William Larqué, auteur parolier et fondateur de l’association Artistes en Herm

Le 07 juillet 2023, par Katia Crabé

Temps de lecture : 23 min

Présentation de William Larqué
Interview de William Larqué
Le Nouveau Monde selon William Larqué
Le portrait chinois de William Larqué

William Larqué - Artistes en Herm

Aujourd’hui (le 31 mai 2023), je reçois William Larqué. Il est auteur, parolier et membre du groupe Alios. Il est également le fondateur de l’association Artistes en Herm et en est le responsable artistique. William se présente comme un poète. Il met au service des autres sa passion pour la musique et des mots qu’il manie avec aisance et avec beaucoup d’humour. Il me reçoit chez lui, au Petit Comte, au milieu des pins et dans un endroit particulier et je vous invite à vous immiscer dans notre conversation.

Katia : Bonjour William, je te remercie de participer à « Aujourd’hui, écrivons demain ». Est-ce que tu peux nous dire dans quel endroit est-ce que nous sommes en ce moment ?

William : Nous sommes dans un zome.

Katia : Qu’est-ce qu’un zome pour ceux qui nous écoutent et qui ne connaîtraient pas ce lieu ?

William : Le zome est une construction en bois qui a la particularité d’être construite sur la base d’un octogone. Il y a huit côtés. Il en existe à plusieurs côtés, de cinq à douze, je crois. Celui-ci a huit côtés, huit faces. C’est une structure charpentée qui s’élève sur cette base et se rejoint au niveau d’une rosace, qui est vitrée et donne une superbe lumière.

Katia : Comment t’est-il venu l’idée de construire ce lieu ?

William : Alors quand je suis arrivé dans les Landes, j’avais l’idée de faire un gîte insolite. Donc j’ai cherché des habitats qui soient hors du commun. Nous avons déjà implanté une roulotte dans l’airial. L’airial est un endroit au milieu de la forêt des Landes, une sorte de clairière dans laquelle il y a des chênes et une habitation. Ma maison est une ancienne maison de gemmeurs, de résiniers c’est-à-dire les personnes qui saignaient les pins pour en récolter la résine. Ils n’étaient pas forcément résignés. C’est pourquoi, je préfère le terme de gemmeurs.

Katia : Pour ne pas qu’il y ait de confusion !

William : L’idée effectivement était de créer un endroit particulier. C’est le mot que tu as utilisé.

Katia : Tu parles de logement insolite. Peut-on dormir dans ce zome ?

William :La roulotte est réservée au gîte. On a d’ailleurs une activité de gîte avec cette roulotte-là. Et le zome est réservé aux activités de l’association Artistes en Herm.

Katia : Est-ce que tu peux nous présenter ton association ?

William : L’objet d’Artistes en Herm est d’animer le lieu en créant des chansons et en ayant des activités de bien-être et de développement personnel qui tournent en principe autour de la voix et du son.

Katia : Est-ce que tu veux bien nous expliquer plus en détails ce que tu y proposes concrètement ?

William : Alors pour ce qui est de la voix, nous avons proposé des ateliers de coaching vocal. Nous animons aussi un atelier d’écriture de chansons avec le groupe Alios. J’y anime des ateliers d’écriture plus traditionnels, plutôt ludiques suivant ma personnalité que j’ai appelés « Domptez les amis mots ». Pour ce qui est du développement personnel du bien-être, nous avons des activités de coaching vocal, je l’ai dit, de voyage ou de bain sonore le plus souvent. Ce qui marche bien vu la configuration des lieux.

Katia : Comment t’est venue l’idée de créer cette association ?

William : J’avais envie de faire vivre cet endroit parce que je m’y sentais bien. Je trouve que c’est un endroit propice à la créativité et au bien-être. On se sent bien au milieu des chênes. Ici, c’est paisible, tranquille. On est dans un petit village, loin du bourg. C’est calme et serein. J’avais envie de le partager tout en m’orientant vers cette activité qui me parle aussi, l’écriture ou le bien-être à travers le son de la musique et la voix.

Zome de l'association Artistes en Herm

Katia : Tu es auteur parolier. Donc les mots, la musique, ça te parle.  Tout tourne autour de ça finalement.

William : Ça a été l’élément déclencheur. Je me suis dit qu’en arrivant ici j’essaierais de vivre de ma passion qui me suit depuis longtemps. J’ai bricolé entre guillemets. J’ai eu des groupes. J’ai participé à des ateliers d’écriture, mais j’ai toujours fait ça en amateur. Là, j’avais envie de me lancer professionnellement, entre guillemets et d’avancer vraiment avec ma passion.

Katia : Depuis combien de temps est-ce que ton association existe ?

William : L’association a deux ans et demi maintenant.

Katia : Et pourquoi Artistes en Herm ?

William : Au début, j’ai cherché à faire un jeu de mots avec le zome et je n’y arrivais pas. La filleule de Gilles, mon mari m’a dit un jour, Artistes en Herm, ce serait bien. Ce n’est pas moi qui l’ai trouvé mais j’ai jugé la formule très sympathique. Je l’ai adoptée avec l’autorisation de Marion.

Katia : Une petite pensée pour Marion si elle nous écoute. Est-ce que tu peux nous parler de la raison d’être de ton association ? Le pourquoi ?

William : C’est une question qui est ancrée profondément en moi. En fait, je ne sais pas si je l’ai véritablement formulée. J’avais ce désir qui se rapproche de ce qu’on pouvait avoir comme valeur, d’être dans le partage, l’échange, la création et la créativité. C’est quelque chose qui me porte depuis longtemps et j’avais envie de créer un lieu où ça pourrait être partagé.

Katia : Est-ce que tu avais d’autres expériences de lieux comme celui-là qui ont pu t’inspirer et te permettre de créer le tien ?

William : Pas vraiment. C’est vraiment en revenant ici parce que c’est une maison quand même qu’on avait depuis un petit moment. Ça a été de l’ordre du ressenti. Je me sentais tellement bien dans cet endroit. D’ailleurs, j’ai encore aujourd’hui du mal à le quitte. Je m’auto-confine presque. Mais on a eu l’expérience des années passées, nous y reviendrons peut-être. C’est vraiment ce que je ressentais dans ce lieu, cette impression de bien-être, cette envie de partager autour de la création. En ce qui me concernait, c’était autour des mots. Maintenant, ça s’élargit en fonction des intervenants et des rencontres. Il n’y a rien de plus précieux que les rencontres.

Katia : Tu dis que cette association, elle n’a que deux ans et demi et tout jeune. Qu’est ce qui t’a amené à faire ce que tu fais aujourd’hui ? Parce que tu as fait bien d’autres choses avant ça ?

William : L’idée au départ, c’était de créer mon emploi, évidemment. Et j’ai été incubé, c’est comme ça qu’on dit, par l’association Ploucs, pendant une année. Elle m’a aidé à réfléchir à ce qui est possible et surtout à me ramener sur Terre. Parce que, en tant que poète, j’ai tendance à vite laisser mon imagination m’emporter et le retour dans le concret n’est pas toujours évident pour moi. J’ai du mal à m’ancrer, J’y travaille, notamment tout ce qui était aspect financier, j’ai bien vu que mon projet de vouloir créer mon emploi était assez irréaliste. Ou alors il faudrait avoir une activité journalière. Sauf que ce n’était pas forcément le but à la base parce que j’ai aussi le groupe Alios qui me prend du temps. C’est très chronophage, surtout que j’ai voulu me monter en association. Ça fonctionne comme ça. C’est une structure qui est juridiquement intéressante. Mais je suis le fondateur et je suis parti seul dans l’aventure. J’ai du mal à fédérer les gens autour de moi pour que ça devienne vraiment un projet interactif. Mais, il faut que je vois ce que je suis capable de lâcher. C’est l’étape à venir, essayer de créer un collectif. Maintenant que l’idée est lancée, la structure est montée, le lieu est fait. Il faut arriver à trouver des personnes bénévoles qui arrivent à s’impliquer dans l’organisation et se présenter, je n’aime pas ce mot, mais moins en consommateur de la structure et des activités qu’on propose.

Katia : Quelque chose de participatif ?

William : Oui, voilà, ce qu’on retrouve déjà dans les ateliers d’écriture. Il y a vraiment cette idée de création collective. D’un point de vue pratique, être accompagné, avoir une équipe qui s’élargisse, ce serait super pour faire vivre l’association.

Roulotte - hébergement insolite Herm

Katia : Est-ce que c’était un des fondements de ton association quand tu l’as créé ou c’est venu au fil du temps qu’il est devenu comment dire primordial de créer ce collectif pour faire vivre l’association et faire qu’elle puisse se développer ?

William : Oui, ça devient important parce que je m’y épuise en fait, et c’est là que ça devient dangereux. Il ne faudrait pas que j’arrive au bout de mon envie et que je sois saturé de cette idée-là alors qu’elle est super. Et il ne faut pas que je perde de l’énergie et que je m’enfonce négativement dans ce processus. L’idée d’ouvrir, ce serait fabuleux. C’est normal pour une association. Elle n’est pas partie d’un collectif mais d’une idée que j’avais envie de partager. Maintenant, il faut que j’arrive à amener les gens à partager cette idée qui était assez personnelle au départ. Ce n’est pas évident mais on va y arriver.

Katia : Quel bilan fais-tu des deux premières années de vie de ton association ?

William : C’est parti sur les chapeaux de roue et cette année a été assez compliqué du fait du peu de fréquentation. Je ne me l’explique pas trop pourquoi. Parce que je n’ai pas cessé de communiquer comme je l’avais fait avant. En discutant avec les gens qui ont des structures comme ça ou des artistes qui sont passés ici, il est vrai qu’il y a un après covid et que les façons d’aborder et de « consommer » la culture ont changé. Je le vois avec le groupe Alios et les artistes que l’on peut fréquenter. On a l’impression qu’il y avait une sorte de hiérarchie dans les artistes. Et maintenant, ceux qui tournaient dans les grandes salles sont amenés à faire des salles plus petites et tout est descendu. Les gens qui faisaient des petites salles, se retrouvent maintenant à faire des concerts à la maison ou dans une petite salle comme ici puisqu’on fait aussi des concerts à la maison ici. Le contexte vraiment a changé. Je me dis que les gens peut-être ont moins d’argent à ou un budget inférieur à consacrer à la culture.  Je n’ai pas encore suffisamment de recul mais par rapport à l’année passée, l’activité a bien baissé.

Katia : Tu dis que c’est le rapport à la culture qui a changé. Est-ce l’accès, l’envie ? Parce que tu proposes aussi des concerts.

William : Des rencontres artistiques comme je les appelle. Elles sont vraiment très intimes parce que la jauge est à trente personnes.

Katia : Est-ce qu’il n’y a pas une évolution ? Tu dis les grands artistes, enfin entre guillemets, ont quitté les grandes salles pour venir dans les petites et ceux qui étaient dans les petites finissent chez l’habitant. Est-ce que finalement, il n’y a pas plus d’accessibilité à la culture ou différemment ? Avec plus de proximité.  

William : Plus de proximité en effet. Ça fait peut-être partie du Nouveau Monde d’aller plus à la rencontre des artistes véritablement que dans des concerts gigantesques où l’on consomme la culture, voire même qui passe en radio. Le fait qu’on rencontre les artistes permet qu’on ait plus d’échanges et de partages dans les structures comme la mienne. Il y a quelque chose à mettre en place de différent qui s’installe petit à petit. Makja qui est venu récemment, me disait qu’il y a une autre façon de faire. Et ceux qui sont coincés dans le schéma précédent ont du mal à passer la transition. Pas si tu es suffisamment ouvert, sensible, prêt à rencontrer les gens. Et lorsque tu es chanteur ou auteur, tu écris pour partager. Du coup, ce partage dans la proximité est beaucoup plus intense. Il faut être prêt à ça quand on est artiste. Il y a aussi le masque de la scène. Quand on est sur la scène, on peut être très détaché de son public, c’est une façon de voir les choses. Et maintenant, on est amené à plus de proximité, plus d’humilité aussi. C’est pas du tout inintéressant. Je pense qu’il y a encore une phase de transition et on est dedans. On n’est pas sorti de ça. Rien n’est installé encore, tout est à créer. Ce qui reste passionnant.

Katia : Il y a quelque chose qui est en mouvement puisque tu dis qu’il y a comme un avant un après covid, en tout cas quelque chose qui change dans les modalités. Ici, on peut être une trentaine de personnes à participer à un concert. C’est vrai qu’il y a quelque chose de très particulier à pouvoir être si près de l’artiste.

William : Et sur le même espace puisqu’il n’y a pas de scène. On est sur le même plancher.

Katia : Est-ce que tu as des demandes d’artistes ? Tu as déjà organisé quelques concerts, récemment est venu Makja. Est-ce que tu en as d’autres de programmer ou à venir, des demandes à programmer ?

William : Je ne suis pas sur du long terme. Mais samedi prochain, Anthony Mazères doit venir. A la fin du mois, des slameurs Togolais, le fils du soleil, qui sont venus l’année dernière, reviennent. Ils vont même animer un atelier d’écriture l’après-midi. Alios va se produire dans le cadre de la fête de l’association, le dimanche 2 juillet. Et en septembre, la slameuse Camille Case devrait venir pour présenter aussi un atelier et un concert. Voilà pour les artistes. Je n’ai pas pour l’instant de vision à plus long terme. Les rencontres sont très importantes et je n’ai pas de programmation à long terme puisqu’on est une association. Je ne démarche pas dans l’immédiat. Je laisse les gens venir à moi.

Katia : Tu ne prospectes pas.

William : Non.

Groupe de musique Alios

Le Nouveau Monde selon William Larqué

Katia : Donc on lance un appel. Si vous avez envie de proposer un atelier de bien-être, de chansons, un concert, contactez William au Petit Comte, on vous laissera toutes les coordonnées à disposition. Tu parlais tout à l’heure de transition et de Nouveau Monde. C’est aussi comme ça que je j’appelle, ce monde qu’on a envie de créer ou qu’on est en train de créer. Finalement, comment, qu’est-ce que c’est pour toi, le Nouveau Monde ?

William : Je ne sais pas si j’ai une vision véritable, c’est plus un concept, un état d’esprit où on sortirait quelque part de cet ultra capitalisme et individualisme. On reviendrait à quelque chose de plus naturel. Et je pense que ça se passait autrefois dans les civilisations anciennes, il y avait quelque chose de plus sain et de plus humain dans la relation où chacun trouvait sa place, où il n’y avait pas de marchandisation. C’était un service d’échange naturel. Un exemple dans les Pyrénées. J’y ai une bergerie là-bas où j’aime bien me ressourcer. J’aime bien les endroits isolés, vous l’aurez compris, un peu particuliers. On y a rencontré un ancien qui nous racontait comment se construisaient les bergeries, justement. En passant, les gens y amenaient des pierres au gré des aller-venues. Au fur et à mesure des années, cela faisait un gros tas de pierres.

Katia : Chacun apportait sa pierre à l’édifice.

William : Exactement. C’est la parabole du colibri. Tout le village s’y mettait. Quand une bergerie était construite, elle n’était pas nécessairement faite pour soi mais pour ces descendants. La notion de communauté était très forte. Ce que devrait être selon moi le Nouveau Monde. Un nouvel état d’esprit, une démarche plus collective, moins consumériste. Et plus juste aussi parce que chacun y trouve sa place. Chacun met ses talents comme il l’entend à la juste mesure de ce qui doit être pour que y ait un intérêt à la collectivité. Ainsi, on retrouve sa place dans la collectivité.

Katia : Et toi, que penses-tu pouvoir apporter à ce Nouveau Monde ?

William : Une façon de voir les choses. Si on reprend l’image du colibri, chacun amène ce qu’il est, ce qu’il sait faire, son savoir-être et son savoir-faire. Et petit à petit, il contribue à construire ce Nouveau Monde. Je suis un artiste. Donc je n’ai pas toujours l’impression d’être sur la ligne de front, de faire partie des choses les plus primordiales. Ceci dit, je vois que pour les gens qui sont passés, il s’est passé quelque chose. Je ne peux quand même pas dire qu’il y a un avant et un après. Il y un maintenant.

Katia : Il se passe quelque chose ici. Ça, c’est sûr. Que l’on soit dans ton jardin, au milieu des chênes, dans ton zome, il y a quelque chose de particulier.

William : Je crois que le Nouveau Monde, le monde d’après se construira en revenant au présent. On est là maintenant, on y est pleinement. Je le vois combien cela m’est utile, je ne suis pas toujours ancré. Ce n’est innocent, ce que je propose est en miroir avec ce que je dois travailler moi aussi. Donc ma petite pierre, c’est ça, de par mon parcours personnel, l’endroit que je propose. Qu’est-ce qu’on fait maintenant pour après ? Éventuellement, on peut en discuter, mais soyons là maintenant, ensemble.

Katia : Est-ce que la crise que l’on a traversée a eu une incidence dans ton projet ou est ce qu’elle a donné une orientation à ton activité, une directive ? Quelle influence a-t-elle eu sur ton projet ? Parce que ton association existe depuis deux ans et demi. Pour resituer les choses, ça fait trois ans qu’on a été confiné pour la première fois, comment ton association ou ton projet ont-ils été impactés par cela ?

William : Le zome et la dépendance ont été construits pendant le premier confinement en 2020.

Katia : C’est un projet auquel tu avais réfléchi avant ?

William : Oui. Je suis arrivé ici en 2017. Je pense que l’idée était déjà là avant. Ce sont les rencontres qui ont nourri mon projet.  Le fait d’avoir été confinés, d’avoir manifesté m’a ouvert un nouveau regard sur notre société. Je faisais référence tout à l’heure au changement de paradigme.  Ce Nouveau Monde était en marche. L’on s’est rendu compte de la solidarité qu’il y avait entre les humains et que nous étions là, bien vivants et que l’on peut vivre sans ce sommet de la pyramide. Il faut juste en prendre conscience. Pour revenir à ta question, en ce qui concerne l’association, ce sont les gens qui sont venus ici, ceux qui étaient dans cette même dynamique. C’est assez curieux. Comme si le lieu avait capté ces énergies-là et trouvait sa raison d’être. Les personnes qui se sont présentées ici étaient toutes dans une démarche de résistance. Et se retrouvaient dans une bulle.

Katia : Quand on vient ici, on est hors du temps, Il y a quelque chose qui se passe. Oui, c’est assez difficile à décrire.

William : Oui, il faut le ressentir.

Katia : Il faut venir pour se rendre compte du bien-être que l’on peut ressentir, cette sensation d’être hors du temps, d’être dans un ailleurs

William : Un ailleurs et un présent à la fois, c’est assez curieux. C’est indescriptible.

Katia : Comment imagines-tu que cela puisse évoluer pour toi et pour l’association ?  Est-ce que tu as des projets ?

William : Je souhaite continuer ces activités-là le plus longtemps possible. Je pense que la solution, c’est effectivement de créer un collectif. Il n’a pas besoin d’être très large, mais trois personnes, ça suffirait pour créer et poursuivre cette dynamique et éviter que je m’essouffle. Ça passera par le collectif. Et c’est à l’image de ce Nouveau Monde. Il me faut m’ouvrir parce que je suis bien dans mon cocon.

Katia : Il te faut réfléchir à un autre mode de fonctionnement pour pérenniser l’association.  Comment est-ce qu’on peut avoir connaissance de l’existence de ce que tu fais, ton association, de ses activités ?

William : Alors on communique surtout par les réseaux. Nous sommes sur Facebook, Instagram. On a une chaîne YouTube depuis peu. J’ai fait faire une vidéo qui représente le lieu avec de très belles images faites avec un drone. Le mailing fonctionne également. Quand je reçois des personnes, je prends leurs adresses mail pour leur envoyer le programme chaque mois sous forme d’une newsletter. J’ai diffusé quelques articles dans la presse.  C’est une organisation. Les outils sont là. Il me faudrait une équipe pour gérer cela. On va y arriver.

Katia : Oui d’autant que c’est une association qui gagne vraiment à être connue en raison des activités qu’elle propose, du lieu.

William : Il y a du potentiel.

Katia : Qu’as-tu pu animer par exemple ou proposer comme atelier sur ces deux dernières années, pour donner une idée de ce que tu fais ici ?

William : Alors on a proposé du coaching vocal, des ateliers d’écriture que j’anime. On a pérennisé un atelier annuel d’écriture de chansons. Le 2 juillet prochain, on va en faire la restitution. On a organisé des activités de bien-être autour du voyage sonore, des mantras, de la méditation. Et il y a eu des activités plutôt orientés développement personnel ou spiritualité. Il y a eu un atelier sur pendule, sur les flammes jumelles. Il va y avoir un atelier sur le tarot de Marseille et sur le jeu de Tao. Et puis bien sûr, les concerts, rencontres artistiques. Des artistes ont tourné des vidéo clips dans le zome. Quatre films ont été tournés ici. L’un de mes objectifs est de créer un lieu de résidence artistique. Ça va être le fer de lance à venir en dehors des activités de bien-être et de développement personnel, développer le côté artistique. Proposer un temps de création et de restitution. Ce serait le moyen pour les artistes de récupérer un peu d’argent pour payer la résidence. Ça pourrait être un modèle économique viable.

Katia : Est-ce que c’est toi qui animes la résidence artistique ou les artistes sont autonomes dans la gestion de leur résidence ?

William : Cela dépend de l’objectif de la résidence, du pourquoi ils viennent ici. Je peux leur mettre à disposition mes services d’auteur dans une démarche de création de nouveaux textes, de nouvelles chansons. Plus simplement, cela peut être répéter, créer de nouveaux morceaux, un nouveau répertoire et le proposer en sortie de résidence, Après tout est possible en fonction des besoins de chacun. Ce sera à la carte.

Katia : Pour revenir aux activités que tu proposes, qui peut en bénéficier ? Accueilles-tu des enfants, des adolescents, des adultes ? Qui y participe ?

William : C’est ouvert à tous. La seule condition est qu’il faut être adhérent de l’association. Pour les activités en rapport avec l’écriture. C’est à partir de dix ans. Avoir l’aisance à manier les mots. Pour les idées, les enfants ont un imaginaire incroyable. Il faut arriver à le poser, le verbaliser, l’écrire. Tout ce qui relève des activités de bien-être, il n’y a pas de limite d’âge. Qui veut vient !

Katia : Nous arrivons aux termes de l’interview. Est ce qu’il y a une question que je ne t’ai pas posée que tu aurais aimé que je te pose ?

William : Bonne question !

Katia : Est-ce qu’il y a quelque chose que tu aurais aimé partager, que tu n’as pas partager encore ?

William : Tout ce qui concernait les résidences artistiques.

Katia : C’est un point fort de ce lieu qui peut permettre d’accueillir des artistes plusieurs jours, puisque tu peux les héberger sur site.

William : La résidence artistique est le lien entre les activités artistiques, l’association et le gite. C’est le nœud central et ça aurait dû être plus évident. Il me faut le développer.

Katia : Est-ce que tu vis de la musique ?

William : Non. Comme souvent dans la vie, j’ai mis la charrue avant les bœufs. Je pars billes en tête.  En ce moment, je suis en train de réfléchir pour justifier mon étiquette d’auteur parolier et publier ce que j’ai écrit (pièce de théâtre, recueil de poésie, contes, nouvelles. Je procrastine. Cela fait des années que je dois le faire. Être publié serait une caution.

Katia : C’est pour te sentir plus légitime dans ce que tu proposes ? Fichu sentiment d’imposteur !

William : Exactement. Ce serait une façon de concrétiser les choses, de les ancrer dans la matière. Être poète, c’est bien joli mais il me faut revenir dans la matière.

Katia : C’est une information en avant-première ?

William : Peut-être bien !

Katia : Maintenant que c’est posé, ancré dans la matière, il va falloir le faire. Tu nous tiendras au courant de tes publications.

William : Oui, sans problème avec plaisir.

Photo de William Larqué d'Artistes en Herm

Le portrait chinois de William Larqué

Katia : Pour finir, est-ce que tu acceptes de répondre à quelques petites questions. Je te propose de faire ton portrait chinois. Tu sais le jeu si tu étais ?

William : Allez soyons fous.

Katia : Toi qui es un grand gourmand, si tu étais un plat, que serais-tu ?

William : Alors un gâteau évidemment, avec du chocolat. Sinon, ce serait une salade composée avec tous les ingrédients, pour les couleurs, le goût. A l’image du lieu, chacun amène ses saveurs. Avec les fruits et les légumes de saison.

Katia : Est-ce que c’est une salade composée que tu nous as préparée ce midi ?

William : Non, j’ai prévu un couscous mais c’est aussi composé, il y a plein de couleurs et de légumes.

Katia : Si tu étais un livre, lequel serais-tu ?

William : Le Petit Prince de Saint-Exupéry parce que l’imaginaire, l’enfance, sa philosophie. Ce livre est une merveille.

Katia : Est-il sur ta table de chevet ?

William : Il est dans ma bibliothèque. Et contrairement aux autres, il n’est â rangé de profil mais de face.  Parents

Katia : Si tu étais un dicton ?

William :  « Sois le changement que tu veux voir dans le monde ».

Katia : Tu me l’as piqué celui-là.

William : Je crois que beaucoup l’utilisent. Il est tellement en phase avec le Nouveau Monde justement. Il y a aussi « ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse ».

Katia : Si tu étais un film ?

William : Un film que j’aime beaucoup « Chantons sous la pluie », une comédie musicale.

Katia : Il te va tellement bien.

William : Cette folie démesurée. Il y a un côté hollywoodien, certes, mais il y a quand même une morale dans ce film, puisqu’il vient signifier le passage du cinéma muet au cinéma parlant. Il y a des conflits. L’actrice a une voix horrible. Elle se fait doubler par quelqu’un qui finalement fini par révéler ses talents. C’est un film qui traite du syndrome de l’imposteur. Si je peux faire une deuxième proposition de film, ce serait « La belle verte » de Coline Serreau. Un retour à soi, à des valeurs humaines, à la solidarité.

Katia : Et si tu étais un super héros ?

William : Alors moi j’ai un problème avec les superhéros. Je ne les aime pas parce que souvent ils sont l’archétype et ils sont toujours dans la posture du sauveur. Avec le Nouveau Monde, on a moins besoin de super-héros. Il nous faut revenir à nous et nous dire qu’on a les capacités en nous.

Katia : Et si on ne les a pas, on peut les trouver dans le collectif et ne pas aller chercher un sauveur. Pour moi, ça fait partie de l’ancien monde.

William : Mais quand même, pour répondre à cette question, je vais te répondre quelque chose de surprenant : la panthère rose.

Katia : Ça aussi, ça te va tellement bien !

William : C’était mon doudou quand j’étais petit.

Katia : Merci William pour ta participation.

William : Merci à toi de m’avoir invité à cette émission.  

Retranscription faite à l’aide d’AutoScript.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • Téléphone : 07.88.45.96.84
  • Mail : contact@redac-silve.com

© 2024 WebPhoto by Zou et AGBVConsult