Olivia Hellin, fondatrice et gérante de la pension refuge I Love my Dog

Publié le 15 avril 2024, par Katia Crabé

Temps de lecture : moins de 50 min

Message d’Olivia Hellin, de I Love my dog
Présentation d’Olivia Hellin, gérante de I Love my dog
Interview d’Olivia Hellin
Le Nouveau Monde selon Olivia Hellin
Le portrait chinois d’Olivia Hellin

photo d'Olivia Hellin d'I Love My Dog

Katia : C’est avec un message impactant que je démarre aujourd’hui la diffusion de ce nouvel épisode. Mon invité a souhaité vous transmettre ce message en amont de notre interview que nous avons enregistrée il y a quelques semaines. Un message qui vient du plus profond de son âme et de son cœur. Je vous laisse avec elle.

Olivia :  Je prends la parole pour les sans voix. Ceux qu’on utilise comme outils, comme ingrédients, comme marchandises. Ceux dont on tire profit, qu’on consomme, qu’on maltraite. Qu’on exploite, qu’on mutile et qu’on abandonne. Sous couvert de supériorité humaine, nous tuons d’autres êtres emprunts de sagesse et de douceur qui nous enseignent via la communication non verbale les subtilités de leur langage. Comme une mère avec son enfant. Des leçons telles que l’amour inconditionnel, la philosophie de l’instant présent, le soutien, la fidélité, la dévotion, la conscience que nous sommes reliés les uns aux autres. Des êtres qui, comme nous, ressentent des émotions, aiment profondément leurs petits et sont doués de capacités extrasensorielles. L’aventure de cette vie en mode depuis plus de 15 ans m’a permis de trouver une place juste et utile dans ce monde et de reconsidérer l’approche de ces animaux si généreux et empathiques. De percevoir dans leur regard et leur attitude toute la tendresse et l’affection qui aident bon nombre d’humains désespérés. Il est de notre responsabilité de défendre, protéger et éduquer à une approche différente, respectueuse et bienveillante de ces créatures et de prendre conscience que nous pouvons cohabiter en harmonie et sans souffrance.

Katia : Aujourd’hui (le 14 février 2024), je suis en joie de donner la parole à Olivia de I Love My Dog. Olivia est la fondatrice d’une pension et d’un refuge pour chiens libres et heureux. Une structure unique en France qui se situe à Saubrigues dans les Landes : le paradis des chiens. Imaginez-les pouvoir vivre en meute et librement à domicile. Elle n’accueille pas seulement nos quatre pattes lorsque l’on part en vacances. Elle accueille également les chiens en mal d’amour qui ont perdu confiance en l’humain, des beagles réformés de laboratoire et des chiens abandonnés. Ils vivent en totale liberté sur un terrain de 5 hectares où ils sont chouchoutés, bichonnés jusqu’à être adoptés par une famille soigneusement choisie par Olivia. Parce qu’ils ont besoin avant tout de retrouver confiance en l’humain. Et pour cela, un long travail de réhabilitation est nécessaire. Olivia a un amour inconditionnel pour tous ces chiens à qui elle dédie l’entièreté de son temps. Nous allons aborder son parcours, son engagement sans faille auprès de nos toutous, ses projets et ses besoins. Installez-vous confortablement et immiscez-vous dans notre conversation. Bonne écoute !

Katia : Bonjour Olivia !

Olivia : Salut Katia !

Katia : Comment vas-tu ?

Olivia : C’est beau, merci pour cette belle présentation !

Katia : Je te sens émue !

Olivia : Oui, c’est hyper émouvant !

Katia : C’est toi !

Olivia : Du coup, je rencontre une personne que tu viens de décrire. Oui, c’est moi ! Dingue ! Merci ! Je suis honorée !

Katia : Tu sais ce qui te touche particulièrement ?

Olivia : Tout ce dont on vient d’aborder avant que tu mettes l’enregistrement. Le fait que je me suis engagée corps et âme dans cette mission. Le nouveau chemin de vie qui m’anime !

Katia : Comment t’es-tu engagée corps et âme ?

Jessica : Oui, c’est un peu ça. Je n’ai pas choisi en fait, comme tout ce qui m’est arrivé dans ma vie, toutes ces aventures. C’est une vétérinaire qui m’a appelée pour me demander si ça m’intéressait d’accueillir des chiens réformés de laboratoire. Et c’est comme ça que j’ai ouvert le refuge. J’ai dit oui, sans hésiter, sans vraiment réfléchir aux conséquences. Et je ne regrette pas du tout.

Katia : Tu avais déjà la pension à cette époque-là ?

Jessica : Oui. J’ai ouvert ma pension il y a une quinzaine d’années parce que j’ai laissé une fois mon chien dans une pension classique, un refuge classique, ce qu’on appelle un chenil. Et les chenils classiques, ce sont des cages alignées avec des chiens qui sont en stress permanent et qui, pendant que les gens sont en vacances, aboient, se laissent mourir de faim, parce qu’ils sont en prison. Et ça m’a choquée. Donc, à force de garder les chiens de mes potes. C’est un de mes ex qui m’a dit : « Mais regarde, on ne peut plus partir le week-end, lui, tu ne sais même pas qui c’est. Tu aimes ça, tu as l’espace, tu n’as qu’à faire ça ». Donc, je ne pensais pas que ça marcherait aussi bien. Et oui. Aujourd’hui, je suis même victime de mon succès. Je refuse beaucoup d’animaux en pension.

Katia : Combien de places as-tu sur ton refuge ?

Olivia : J’ai un agrément pour 35 chiens, ici. Je n’en prends pas 35 parce que je suis seule. Donc, j’essaye de réduire. Mais aujourd’hui, le refuge, je l’ai justement favorisé sur la pension. Parce que j’ai beaucoup trop de chiens au refuge et j’ai donc dû réduire un peu la pension. Voilà. Ce qui ne me ramène malheureusement pas d’économie.

Katia : Tu dis que ça existe depuis 15 ans. Tu n’as donc pas toujours été auprès des animaux.

Olivia : Non, non, j’ai un parcours très éclectique. J’ai beaucoup voyagé. Je suis une aventurière, moi, une vagabonde. Donc, j’ai parcouru le monde. J’ai appris plein de langues. J’ai croisé plein de gens exceptionnels, un peu comme toi, dans tes podcasts. Et puis, j’ai acheté cette maison en 2006. Et j’ai posé mes bagages. J’ai posé mes racines ici. Je me sens bien. Donc, j’ai fait de la musique, du sport, des voyages. Il y aurait tellement à raconter. J’ai vraiment une vie dingue avec des aventures au quotidien. Vraiment, tous les jours, c’est une aventure.

Katia : On peut le dire ? On a écouté ce que tu fais en musique avant de démarrer, parce que j’ai découvert que tu chantais.

Olivia : Ouais, c’est des petits trucs. Waouh ! Mais je suis une fan de musique. Je te disais que la voix, c’est une façon aussi de faire passer beaucoup d’émotions. La voix, la gorge, le chakra, dont on a parlé tout à l’heure. Et c’est vraiment important de pouvoir crier, chanter, envoyer le son. Là où tu as envie qu’il aille, dans le cosmos, ailleurs, ou même pour toi seule. Au départ, je chantais sous la douche. Et je l’ai fait. J’ai adoré ça. Ça me manque.

Katia : Alors, je ne sais pas si ça s’entendra ou pas à l’enregistrement, mais nous sommes entourés de chiens qui font la sieste qui ronflent.

Olivia : Gitane, on l’entend, là. Tu es arrivée à l’heure de la sieste, c’est cool. Des fois, c’est un peu le bordel. Mais là, non, ça va. Ils sont calmes. Je n’ai pas expliqué. Mais oui, tu l’as dit. Moi, j’habite chez les chiens. Tu l’as bien vu. T’arrives ici. Les canapés, c’est pour eux. Il y a des dodos partout. Ils ont la chientière. Ils peuvent rentrer et sortir. Et je propose quelque chose qui n’existe pas beaucoup. Parce que c’est un peu plus contraignant. Forcément, quand on a un chenil classique, on ouvre la grille le matin. Les chiens sont un par un dans des cages. On leur donne à manger. Et puis, hop, on ferme le soir. Moi, ici, je suis H24 avec mes bestioles. Ils m’arrivent de me lever plusieurs fois la nuit. La journée, tu vois, c’est du boulot. Des chiens en liberté, c’est une autre vigilance. Parce que c’est en meute. Tu vois, là, j’ai 30 chiens ensemble. Enfin, pas tout à fait ensemble. Parce que j’ai des parcs où je mets les chiens en fonction de leurs affinités. C’est comme nous. Ils ont des affinités. Mon boulot, c’est de regarder qui s’entend avec qui. Et puis, parfois, comme nous, quand on part en vacances, avec nos meilleurs potes, au bout de quelques jours, ils peuvent nous gonfler. Donc, c’est là que je vais intervenir.

Katia : Pour ceux qui nous écoutent et qui n’ont pas eu l’occasion de venir à toi ou de te découvrir sur les réseaux, qu’est-ce qu’on peut leur dire, effectivement, de comment ils vivent ? Parce que tu as une maison sur un terrain de 5 hectares. Tu as créé des parcs. J’ai utilisé le terme d’enclos, mais ce n’est pas un enclos. C’est plutôt un parc. Ça fait des centaines de mètres carrés. C’est vraiment pour se représenter comment ils sont.

Olivia : Tout est clôturé et tout le monde est lâché là-dedans, en fait, avec plusieurs espaces. Il y a un espace pour ceux qui arrosent. Je passe ma vie à nettoyer ici. Pour les petits mâles qui arrivent et qui ont envie d’arroser, de mettre leurs odeurs partout, d’envoyer du SMS, je fais des parcs où ils peuvent bien arroser. Je peux nettoyer les habitations. Il y a du lino. Je balance un coup de jet et c’est plus facile qu’ici, où il y a des meubles, du bois, des trucs. Quand ça pisse à l’intérieur, c’est un peu plus contraignant. Donc, tout ce petit monde qui cohabite, plutôt pas mal. Tu l’as vu.

Katia : Je t’ai dit, parce que je suis venue te voir la semaine dernière une première fois, ma surprise. Je m’attendais à entendre aboyer tout le temps avec autant de chiens présents.

Olivia : En fait pas du tout. Non, un chien aboie quand ses besoins ne sont pas comblés. Quand il y a le facteur qui passe, OK. Mais quand il est enfermé dans un box et qu’il veut sortir de là. Quand éventuellement il a faim ou qu’il est enfermé dans une maison parce que les gens sont partis travailler. Moi, ici, je leur offre tous leurs besoins. C’est un peu la pyramide de Maslow. Besoin de sécurité, ils l’ont ici. Moi, je les nourris. Donc, la nourriture, ils sont bien nourris. Les potes, la socialisation, ils sont toujours entre potes. C’est ce qu’ils veulent. Ils sont comme nous. Ce sont des êtres grégaires. Ils ont besoin du contact de leurs congénères. Ils ont de l’espace. Donc, ils peuvent courir. Et malgré ça, je les emmène régulièrement à la plage. Tu as peut-être vu les vidéos. Ils ont un accès libre à l’intérieur, à l’extérieur. Donc, vraiment, c’est quartier libre. On a un gros défaut, nous, les humains, c’est de vouloir tout contrôler. Et moi, ici, vraiment, je leur fous la paix. Et c’est vraiment le gros conseil que je veux dire à tous les gens qui ont des chiens, qui veulent contrôler, assis, couché, vient ici, au pied, tiré sur la laisse, les empêcher de communiquer entre eux. Foutez-leur la paix.

Katia : Quand on dit qu’ils sont libres et heureux, ils le sont vraiment. Chacun vaque à ses occupations dans le parc où il est, dans la maison, le jardin.

Olivia : Écoute-moi, ça me paraît évident. C’est un être vivant à part entière avec sa façon de vivre. On a déjà fabriqué tellement de races de chiens. Nous fabriquons des animaux et pour telle et telle pratique, les chiens de chasse, pour la chasse, les chiens de garde, des chiens de compagnie, des chiens d’agrément, on appelle ça des chiens d’agrément, des chiens de travail, tu vois, qui seraient, par exemple, le border collie, le chien de garde, c’est le Canet Corso. Et puis après, on leur demande de devenir des chiens de famille. Le Beagle, par exemple, qui a une réputation d’aboyer, c’est ce qu’on lui a demandé. Parce que quand ils sont, en mode, en extérieur, en train de chasser, quand ils donnent de la voix, justement, c’est ce qui permet aux chasseurs de les suivre. Donc, ils se donnent de la voix. Un vrai Beagle qui sort d’un élevage de chasse, plus il donne de la voix, et mieux c’est, tu vois. Et puis après, il arrive dans une famille et puis on l’amène ici en disant « Ah ben non, mais notre chien, il aboie. » « Eh oui, vous avez pris un beagle, c’est un chien de chasse. » Et malheureusement, c’est des erreurs de casting, j’appelle ça… Tout est possible, tu vois, ici, j’ai beaucoup de Beagles, ils n’aboient pas.

Katia : Mais non, mais je suis vraiment très surprise de ça. Et encore aujourd’hui, j’étais au portail en attendant que tu viennes m’ouvrir, mais ils ont là juste fait leur travail de chien de garde pour alerter qu’il y a quelqu’un et très vite, ça s’est arrêté.

Olivia : J’ai pas de sonnette, donc je leur ai demandé. Alors en fait, le chien, ce qu’il veut dans sa vie, c’est de faire plaisir. Tout ce qu’on leur demande, ils le font. Voilà, donc moi, je leur demande juste de me prévenir quand elle est au portail et puis après, hop, les gars, c’est bon, c’est l’heure de la sieste. Je suis hyper acousique. Donc si je dors et qu’il y en a un qui aboie, ça me réveille. Je t’ai dit que je parlais chien. Je dis, bon, les gars, autant vous, ça m’agace. Ben, moi aussi. Donc on dort, on ne fait pas de bruit. Et ça marche. Ça marche pas mal.

Katia : Ce n’est pas un lieu de visite, mais je vous invite vraiment à venir te rencontrer et à se confronter à cette nouvelle manière aussi d’accompagner tous ces chiens et de voir que leurs comportements peuvent évoluer en fonction de leur environnement. L’environnement et les conditions dans lesquelles on les accueille.

Olivia :Exactement. C’est le fer de lance de mon projet. D’ailleurs, je t’en ai parlé, il existe déjà un projet comme ça au Costa Rica. Il y a 1200 chiens qui sont en liberté. Ce sont des Israéliens qui ont vu qu’il y avait beaucoup de chiens errants et qui ont acheté à plusieurs un immense terrain, je crois qu’il y a 100 hectares, quelque chose comme ça. Et là-dedans, il y a 1200 chiens en liberté. Il y a des vidéos incroyables où on voit les soigneurs avec eux, là, dans la pampa. Je trouve ça merveilleux. Donc oui, oui, c’est tout à fait faisable. Mais ici, encore une fois, en France, on est sur les vieux modèles de chenils classiques où les chiens sont beaucoup euthanasiés parce qu’il n’y a pas beaucoup de place et qui sont dans des cages. Quand quelqu’un va rencontrer un chien dans un refuge, il ne peut pas le rencontrer réellement parce qu’il ne va pas montrer sa personnalité, le chien. Il est enfermé dans une cage en stress, il veut juste sortir de là et il ne va pas s’occuper de la personne qui vient le voir. Il y a des adoptions merveilleuses. Il n’y a que des chiens merveilleux dans les refuges, malheureusement. Heureusement que les gens s’ouvrent et ouvrent leur cœur quand ils vont dans des refuges parce que, moi, c’est le drame de voir ces chiens-là. On ne peut pas les rencontrer réellement. Les chiens font un travail exceptionnel pour se faire adopter là-bas, malgré le stress qu’ils ont, la douleur de la perte et de l’abandon. Donc le chien, il fait un travail inouï pour attirer l’humain et se faire aimer.

Katia : Travailles-tu en partenariat avec les refuges environnants ?

Olivia : Oui, la SPA de Capbreton m’a déjà appelée pour récupérer des vieux chiens à Bayonne.

Katia : Pour que tu puisses récupérer les chiens ?

Olivia : Oui, une fois, j’ai récupéré des vieux chiens et puis celle de Bayonne où on s’est parlé il n’y a pas longtemps et je pense qu’on va peut-être travailler ensemble. Par exemple, s’ils ont des chiens qui ne sont vraiment pas à l’aise en boxe, peut-être que je vais les récupérer ici. C’est tout nouveau. Je viens de parler à la directrice il y a quelques jours.

Katia : Donc teaser.

Olivia : J’espère. J’aimerais bien.

Photo du portail du refuge I love my dog

Katia : Tu nous as dit tout à l’heure que la première fois que tu as accueilli un chien réformé de laboratoire, c’était bien ça ? C’est par le biais de ta vétérinaire qui a reçu un appel ?

Olivia : Pas ma vétérinaire. Une vétérinaire que je ne connaissais pas qui s’est renseignée qui a vu que j’avais beaucoup de Beagles parce que c’est des chiens que je gardais beaucoup parce que mes petites collègues qui ont des pensions ne les supportaient pas. C’est un caractère particulier le Beagle. Et en fait, c’est un peu comme moi. Ça pense qu’à bouffer dans sa vie, dormir et puis être libre, tout le monde croit toujours qu’ils n’écoutent rien juste parce qu’ils ont ce caractère de faire un peu ce qu’ils ont envie. Mais ce sont des chiens extraordinaires. Quand on en a un qui rentre dans sa vie et c’est ce qui s’est passé avec l’Impératrice que tu as derrière, je l’appelle l’impératrice et la vieille, elle a 16 ans, un Dixi. Justement, moi je me disais mais qu’est-ce que c’est que ces gens qui achètent ces chiens ? C’est infernal un Beagle. C’est Snoopy le Beagle. Et il avait bien croqué je ne sais plus qui dessinait Snoopy. Mais il avait bien compris. On le voit souvent dormir sur sa niche, tu as les cas de faire en l’air. C’est le cas des chiens.

Katia : Oui, avec beaucoup de nonchalance.

Olivia : Tout à fait. Complètement de nonchalance. Tu l’appelles, il n’en a rien à foutre. C’était quoi la question d’ailleurs ?

Katia : La première fois que tu as accueilli un chien, c’était la vétérinaire qui connaissait ton lieu et qui savait que tu accueillais des Beagle qui t’a connecté.

Olivia : C’est ça, elle m’a mis en lien avec le chien avec le directeur du labo et ils m’ont dit voilà, nous on a décidé de réformer six chiens. Est-ce que ça vous tente ? J’ai dit allons-y, je tente l’aventure. J’ai toujours aimé les aventures moi. Je n’ai jamais eu peur de quoi que ce soit. Il me manque la case. Je crois que mes parents ont oublié de me la fournir à la naissance. Je les remercie pour ça d’ailleurs. C’est cool, ça m’a permis de faire plein de trucs. Et du coup, ça a commencé comme ça. Six premiers chiens qui sont arrivés ici et que j’ai largués dans mes cinq hectares. C’était vraiment des chiens merveilleux qui ont vite été adoptés par des gens encore plus merveilleux que je ne le pensais. Et ça m’a réconciliée avec l’humanité, figure-toi. Il y a plein de gens qui m’ont dit tu vas ouvrir un refuge, tu vas être confronté à beaucoup d’abandons, ce qui est le cas aujourd’hui. Et finalement, je vois beaucoup de détresse derrière les abandons. Beaucoup de gens qui n’ont pas la ressource et financière et psychologique pour garder des animaux, finalement. Donc, tant mieux pour eux s’ils les abandonnent. Je parle des animaux.

Katia : Que peut-on dire des chiens réformés des laboratoires ? Pour sensibiliser aussi un petit peu le public parce que je crois que jusqu’à présent, je ne m’étais pas trop posé la question et j’avoue que la semaine dernière, quand tu m’as expliqué, en plus, tu venais de récupérer sept chiens.

Olivia : Sept parce qu’il y en a un que j’ai récupéré à Pau chez les gens du voyage.

Katia : Oui et tu me les as présentés. J’avoue avoir pleuré d’émotions parce que je ne mesurais pas effectivement ce qu’ils vivent.

Olivia : Oui, c’est vrai que c’est la question que me posent tous les gens. À chaque fois que je dis que j’accueille des chiens réformés de laboratoire, ah bon, mais quoi ? Mais qu’est-ce qui se passe ? Mais qu’est-ce qu’on leur fait ? L’expérimentation a toujours existé. Que ce soit les médecins, ils ont toujours utilisé des animaux pour faire leurs études. À Maisons-Alfort, par exemple, tu vois, ils utilisent des golden retrievers dans lesquels ils mutilent des animaux de maladies pour pouvoir ensuite les soigner. Donc, on sacrifie des animaux aussi pour la science. Ça existe depuis toujours. Des cochons, des chats, des rats, des lapins, des souris. Ça existe depuis toujours, on le sait.

Katia : Oui, il y a trente-et-une races susceptibles d’être utilisées pour des tests, toutes races confondues.

Olivia : Oui, oui.

Katia : Plus après, dans chaque race.

Olivia : Bien sûr, tout ce qui est, on en a parlé, vaccinal, tout ce qui est pharmaceutique, tout ce qui est produits de beauté, les clopes.

Katia : Une loi est passée en France pour interdire les recherches sur la cosmétique. Peut-être parce qu’on sait que ça a été interdit pour la cosmétique, alors on croit qu’ils ne sont plus utilisés pour les autres secteurs.

Olivia : Maintenant, c’est en Chine.

Katia : Parce que là, c’est le secteur de l’alimentation, pharmaceutique, produits d’entretien et la recherche.

Olivia :  En fait, oui, pour prouver l’innocuité d’un produit, il faut qu’il y ait un logo qui soit posé sur l’étiquette. Alors, il existe maintenant des alternatives. On en a parlé aussi, mais c’est très long à se mettre en place. En attendant, je fais ce que je peux. Ma petite goutte dans l’océan en accueillant ces chiens qui veulent bien réformer les laboratoires. Et il y en a de plus en plus qui sont réformés.

Katia : Alors, quand on dit réformés, c’est qu’ils ne peuvent plus continuer à être utilisés ?

Olivia : Alors, leur protocole est terminé. Il suffit qu’il y ait une marque, par exemple, qui demande, nous, on a besoin, on met une nouvelle molécule dans tel produit, on a besoin de tester. Est-ce que, voilà, ça peut être pour les cardiopathies, les myopathies, les maladies auto-immunes. Tu vois, pour que les gens puissent se soigner aussi, les molécules, il faut les tester. Et ces chiens servent à ça. Ils servent d’outils, clairement, c’est un outil. Mais comme un chien de chasse, qui est des chasseurs, moi, j’en connais ici, dans les langues, il y en a beaucoup. Ils ont leurs chiens enfermés dans des caisses pendant neuf mois de l’année et les chiens sortent aller deux fois, trois fois, dix fois pendant les deux mois de la chasse ou les trois mois de la chasse qui est autorisé. C’est un outil. Ces gens-là, je les mets loin. Ils sont invisibles pour moi. J’ai dit que j’étais plutôt quelqu’un d’optimiste et positif. Donc, je vois plutôt le positif des choses.

Katia : Ton projet, comme je le disais, est unique. Du moins, tu me disais que tu n’as pas la notion qu’il puisse y avoir un autre projet similaire aux tiens sur notre territoire. Mais il y en a plus dynamiques que toi.

Olivia : Exactement. Alors, il y a le Graal qui aide des animaux à sortir du laboratoire. Il parle de réhabilitation. Il les envoie dans les SPA ou dans des centres. Par exemple, les cochons chez Groin Groin. C’est une ferme où il y a des cochons, des rats. Ils font du bon boulot. Et il y a aussi Virginie qui a un endroit en Bourgogne qui s’appelle Beagle of Burgundy, les Beagles de Bourgogne, qui, elle, elle va dans le monde entier. Elle conduit son petit avion et puis elle va, depuis quelques années, les récupérer. Elle fait un travail de dingue. Elle a acheté une maison en Bourgogne, spécialement pour eux. Donc, ils sont aussi en liberté et elle prend en soin, comme moi ici, de prendre le temps pour les réhabiliter et surtout de leur trouver vraiment des humains patients, empathiques et qui vont comprendre comment aborder ces petits chiens qui sont très vite à nous suivre partout et à s’ouvrir et à faire confiance. À part quelques-uns qui sont plutôt en sécurité, qui sont plutôt méfiants dans un parc.

Katia : Tu m’as présentée la semaine dernière, je trouve qu’ils ont un contact assez facile, ils sont sociables. Ils viennent facilement, ils se laissent s’approcher, caresser.

Olivia : Alors, ça dépend encore des souches. Il y a beaucoup de souches de Beagles qui sont produites pour certaines expériences et j’ai eu plusieurs de ces souches. Ceux-là, les derniers qui sont arrivés, sont incroyablement sociables. Tu as vu le petit Xanti, là ? Il est en train de me toucher au cœur, lui. Ça va être comme Leïla. Il y a encore un qui va rester ici. Tu sais, il y a deux ans, j’avais deux chiens.

Katia : Alors là, tu en as combien à toi ?

Olivia :  Sept. Je me suis fait avoir mais c’est OK. C’est sept fois plus d’amour. C’est OK. Ça me va, je les adore. Et puis, ils me donnent… C’est dès le matin. Moi, j’ai mon petit rituel des câlins du matin où je leur souhaite une belle journée, où je me mets le nez dans leur fourrure, où c’est juste un moment incroyable que j’adore.

Katia : C’est quoi une journée au refuge ?

Olivia : C’est ça, en fait. Alors, je ne suis pas une lève-tôt. Donc, eux non plus. Du coup, ils se sont calqués à mon rythme. Donc, plutôt vers 9h, hop, je vais enfouir mes narines dans leur cou. Je fais des câlins à tout le monde. Je leur souhaite une belle journée. Et puis ensuite, c’est nettoyage, nourrissage. Je n’ai pas cette qualité de présence que je devrais avoir avec tous. C’est pour ça qu’il faut que je réduise. Tu as rencontré d’accueillir Thérèse qui est une petite bénévole.

Katia : J’ai lu plus qu’il y a plusieurs bénévoles qui sont venus ici pour passer du temps. Et à demeure, installés chez toi.

Olivia : Édouardo était magnifique. Une âme pure. Un petit gars volontaire pendant deux ans qui est resté là et qui a fait un travail incroyable et qui est dans un refuge en Inde, tu vois, avec des animaux bien pétés. En Inde, ce n’est pas le même boulot. Ici, ils sont bien en forme. Donc, oui, j’ai des bénévoles qui viennent m’aider de plus en plus. Ça, c’est nouveau.

Katia : Es-tu en demande à ce qu’il y ait d’autres bénévoles qui viennent te soutenir ?

Olivia : Oui, je suis en demande. Mais tu vois, on a abordé le sujet. Il faut que je les forme. Et je n’ai pas le temps de les former pour le moment. Donc, je vais former Thérèse là et elle va former les autres.

Katia : Par contre, quand tu dis former…

Olivia : Former, il y a tellement de choses à savoir. Il y a tellement de bouquins qui sont déjà écrits sur le sujet. L’approche de l’animal et l’énergie. L’énergie quand on aborde un animal. Cette énergie qu’on dégage, nous, on est à émotions variables. On passe de la colère à la joie, à la tristesse. Et donc, ce truc variable, eux, ils sont constamment en train de le ressentir. Le chien, il a cette capacité de faire un scanner de nos émotions H24. Le chien, c’est un thérapeute. Ce sont les meilleurs thérapeutes du monde. Le chien, ce qu’il veut dans sa vie, c’est nous faire plaisir il se calque à notre énergie. Il fait un transfert de notre énergie. Il y a des jours où, par exemple, je me lève, je n’ai pas bien dormi, je suis de mauvais poil. Je sais que ce jour-là, ça va être le bordel. Les jours où tout roule, où je suis joyeuse, où je projette déjà qu’on va aller à la plage, tout le monde est prêt. Il suffit que je me dise tiens, tiens, on va peut-être aller à la plage, dans ma tête. Boum, allez, tout le monde est prêt, se met devant les colliers, commence à tourner autour de la voiture. Ils lisent en fait constamment en nous, vraiment. Et c’est juste incroyable. Moi, j’ai appris à parler chien et c’est de la télépathie tout simplement.

Katia : C’est quoi parler chien ?

Olivia : On parle beaucoup de communication animale. C’est intuitif, c’est de la télépathie tout simplement. Ce que savent faire encore les aborigènes en Australie. Jusqu’à l’âge de 6-7 ans, les enfants, ils ont cette capacité de parler chien, parler animaux. Quand tu étais petite, tu n’avais pas des petits…

Katia : Je ne me souviens pas. Mais effectivement, ils sont encore très connectés à toutes ces capacités-là. Peut-être parce qu’ils arrivent plus spontanément à se mettre, puisque tu parlais d’ondes, sur un niveau d’ondes et de fréquences plus propices à être en lien avec eux.

Olivia : Un enfant, c’est dans le même état méditatif que des dauphins, dans le corps de leur maman. Les enfants, ils vivent au présent. Ils tombent, ils se font mal et puis d’une seconde à l’autre, ils sont au présent. Ils ne pensent pas ni au passé, ni au futur. Un enfant vit au présent et les chiens aussi. Sans faire d’anthropomorphisme, mais il y a beaucoup de parallèles avec les enfants jeunes.

Photo avec Olivia d'I Love my dog et Thérèse

Katia : Quand tu parles de les former, c’est leur apprendre à communiquer, à se comporter d’une manière adaptée avec eux. Tu parlais des chiots tout à l’heure. Tu as fait une journée… Ce n’était pas des portes ouvertes, mais tu étais…

Olivia : Oui, on a fait une journée collecte pour faire découvrir le refuge. On était avec des chiens là-bas à l’adoption. C’était un peu le bordel parce que justement, je n’ai pas formé mes bénévoles et pourtant, j’ai des bénévoles qui ont des chiens, mais ils ne connaissent pas forcément. Ce n’est pas parce qu’on a un chien qu’on connaît ce qu’il faut faire et comment le faire. Tout est toujours remis en question. Moi, je me remets constamment en question. Je lis plein de bouquins, je fais plein de formations parce que ça m’intéresse. Et oui, la première chose, c’est connaître les besoins de l’animal, savoir l’aborder, l’engagement que ça demande, tout ça, tu vois, l’apprentissage, la présentation. Les animaux ont besoin de communiquer, mais là, l’interaction, elle était un peu folle parce que j’avais pris sept chiens et il y avait des chiots qui avaient besoin de dormir et les gens les tripotaient. C’était vraiment pas confortable pour eux. Et moi, je suis arrivée l’après-midi et j’ai vu tout ça. C’est bien, c’est une belle expérience. Ça me permet de remettre encore une fois tout en question et de me dire waouh, il faut que je forme les bénévoles. C’est urgent.

Katia : Pour qu’ils puissent aussi à leur tour transmettre aux futurs adoptants.

Olivia : Alors, pour ça, mon job à moi, c’est de trouver des adoptants et ensuite, le job d’éducation, c’est les éducatrices. Donc, je suis en lien avec une éducatrice qui est comme moi, très fébrile par rapport à ce qu’on voit au quotidien et qui a très envie d’accélérer l’éducation des gens par rapport aux apprentissages qu’ils font à leurs chiens et toutes les conneries. Oui, on parle d’éducation des maîtres, enfin des humains. Bien sûr qu’il y a l’art d’éduquer l’humain. C’est le job des éducatrices. Elles ont un job incroyable. Moi, je ne suis pas du tout bonne pour ça. Je ne suis pas assez patiente. Et puis, les gens parfois ont l’ego qui prend le dessus. Ils me disent : « Mais j’ai déjà eu un chien, je sais comment faire » et en fait, pas du tout. Je vois les boulettes, j’en récupère tous les jours des chiens à cause des boulettes des humains. C’est une des raisons principales. Au-delà des chiens que j’accueille du laboratoire, ce sont des abandons à cause d’erreurs humaines et toujours des chiens incroyables. Je t’ai parlé des deux chiens d’hier qui sont arrivés. Détresse des humains qui n’ont plus la ressource physique, financière ou qui ne connaissent pas la génétique du chien. Donc, ils se retrouvent confrontés à un chien qui a une génétique, par exemple, un staff, et qui n’ont plus la force physique et surtout l’éducation pour pouvoir aborder cet animal. Donc ça, c’est le job des éducateurs. Il y en a pas mal dans le coin qui font du boulot. Donc, Cécile m’aide en ce moment. Elle veut faire des ateliers et  elle a commencé, c’est le troisième atelier. Il y a Marie aussi des Copains d’abord qui est venue plusieurs fois travailler un chien chez moi. Elles font un super boulot sur l’animal mais après, il faut que l’humain suive. Donc, quand elles vont chez les gens, parfois c’est long. Quand un chien a appris des mauvaises habitudes, que l’humain s’est foiré, c’est parfois long à reprendre et puis, il faut appliquer les choses. Et l’humain lui croit que d’un goût de baguette magique avec une visite de l’éducateur, ça va marcher. Non, c’est comme pour un enfant, on parle d’apprentissage.

Katia : Tu as plein de projets en perspective, dans cette continuité-là de vouloir transmettre ?

Olivia : Alors, du coup, ce sont les ateliers dont on a parlé. Oui, j’ai beaucoup d’espace, tu as compris, j’ai cinq hectares et un petit peu plus haut, je viens de clôturer un parc d’un hectare qui est magnifique, plein de sud, dans lequel je veux construire justement cet habitat où je veux organiser les ateliers où on peut recevoir une quinzaine de personnes. Alors, pas que des ateliers éducatifs, mais des ateliers pour tout ce qui est transmission. Donc, communication animale, des vétérinaires holistiques. Il va y avoir aussi des copines qui sont potières qui vont pour donner des cours de poterie. Ça ira à l’économie du refuge. Une nana que j’adore, Jocelyne, fait des pulls et va apprendre aux filles à faire du tissage, par exemple, à tricoter. Donc, ces ateliers qui vont coûter entre, je ne sais pas, 40, peut-être 80 euros selon les heures qu’elles vont y passer, cet argent-là, cette économie va aller au refuge et j’en ai bien besoin parce qu’aujourd’hui, je finance tout avec mon économie personnelle et l’enveloppe, elle se vide, il n’y a plus. Donc, heureusement qu’on fait des collectes dans des magasins pour les croquettes, c’est ce qui me coûte le plus cher, mais les soins vétos, ça coûte cher.

Katia : Est-ce que tu as des partenariats ou tu es en recherche de partenariats, justement ?

Olivia ; Je recherche des donateurs, des partenaires. Je suis très mauvaise avec les réseaux et comme je suis dans l’action, tu l’as bien vu, je suis au taquet tout le temps, je n’ai pas le temps de me pencher sur ces réseaux-là. Voilà, donc oui, s’il y a des partenaires qui veulent me sponsoriser ici et m’aider à financer ce merveilleux projet que j’ai, je vous ouvre les bras.

Katia : L’enjeu est de faire connaître effectivement ce que tu fais parce que c’est un vrai projet qui a du sens.

Olivia : C’est ce qui manque, je le vois au quotidien, je te dis, avec les boulettes. Les éleveurs, malheureusement, ils font ça pour de l’argent, on ne fait pas naître des chiens pour autre chose que pour de l’argent ou pour continuer à avoir une race, à maintenir une race, ok, mais la plupart des éleveurs que je côtoie, c’est vraiment pour l’économie et ils ne prennent pas le temps.

Katia : C’est ça, il n’y a aucune sensibilisation qui est faite, il n’y a pas d’accompagnement.

Olivia : Non, et malheureusement, tu vois, j’ai eu un coup de fil qui m’a vraiment touchée hier de quelqu’un que je connais et qui m’a appelé pour un bouvier qu’il a acheté il y a cinq ans chez un éleveur qu’il ne veut plus, parce que certainement que l’éleveur ne lui a pas parlé de la génétique du bouvier et ça ne correspond pas du tout, du tout à leur vie de famille. Donc aujourd’hui, cinq ans plus tard, il décide de l’abandonner. Je lui ai demandé de recontacter l’éleveur pour voir si elle voulait le récupérer. On verra comment ça se passe.

Katia : Tu me disais que tu reçois, parce que ces derniers temps, tu es un peu plus médiatisée ou peut-être est-ce que tu as un peu plus de visibilité sur les réseaux, le revers de la médaille. Tu as de plus en plus de demandes d’abandon, donc de demandes d’accueil pour des chiens que des familles voudraient pouvoir abandonner.

Olivia : Oui, ça c’est dingue, c’est 15 par jour, 15 personnes par jour de plus en plus.

Katia : Tant que ça.

Olivia : Oui, la SPA, les SPA, je ne sais pas.

Katia : Parce que les SPA aussi t’appellent pour savoir ?

Olivia : Non, non, non, je parle par rapport aux refuges classiques comme les SPA. Eux qui sont connus, ça doit être des centaines d’appels par jour et c’est complet, tout est complet. Donc, il y a des associations qui font le boulot, qui ont des familles d’accueil aussi, qui essayent de sauver, de sortir des chiens de la misère aussi et surtout de la piqûre fatale parce que ça finit souvent comme ça, malheureusement, à cause de l’erreur humaine. Oh, il est mignon le petit chiot-husky. Bon, ah bah tiens, à un an et demi, le petit chiot-husky se barre, il mange les moutons et les poules du voisin. Bon, eh bien, allez, on n’en peut pas, les SPA sont complètes, personne n’en veut, et ça se fait. C’est le truc le plus pesant et là, il faut que je trouve vraiment l’équilibre entre le nombre de chiens que je veux accueillir ici et la qualité que je veux leur offrir. Malheureusement, je suis encore seule à faire ce truc-là, donc je suis en train de former la petite Thérèse, j’espère qu’elle va rester, mais en général, tu sais, c’est mon rêve, c’est ce que je suis en train de faire ici. Donc, il faut que ça touche quelqu’un qui a aussi envie de partager mon rêve, ça a l’air de lui plaire, mais bon, après, elle est jeune, elle aura envie d’avoir d’autres expériences. Mais oui, oui, j’aimerais bien transmettre et puis j’aimerais bien avoir plusieurs bras là, comme Shiva, pour faire tout ce qu’il y a à faire ici. Et beaucoup plus d’espace pour ne pas dire non. Donc ça, c’est un autre projet qui est derrière ma tête depuis un petit moment, mais c’est de faire comme ces Israéliens qui ont acheté 100 hectares et qui ont fait ce fameux refuge incroyable. C’est ce qui manque en France.

Katia : Alors, Rémi Gaillard, tu nous entends, Rémi ?

Olivia : Rémi Gaillard, il a ce projet dans le Sud-Est. Et je ne sais pas où ça en est, je n’ai pas regardé là, mais je crois qu’il est sur l’achat d’un terrain, un truc, mais bon, il y a toujours des trucs politiques là-derrière. Je ne sais pas où il en est.

Katia : Je me souviens de son expérience de s’être enfermé dans une cage de chiens, dans une SPA pour faire une récolte de dons. C’était une expérience très douloureuse et très traumatisante pour lui que de se retrouver enfermé.

Olivia : D’autant que je crois que les thunes sont parties dans le cosmos. Je crois qu’il a été un peu en colère.

Katia : Tout ça pour ça !

Olivia : Tout ça pour ça, ouais.

Katia : Parce que c’était une action coup de poing pour sensibiliser un peu plus.

Olivia : Son association Anymal organise des concerts et l’argent va je crois, pour cette cause, il aide des associations. Je lui ai envoyé un mail, je n’ai pas eu de réponse.

Katia : Rémi Gaillard, où es-tu ? On va te reconnecter.

Olivia : Bah ouais. En plus, il nous fait marrer. Moi, j’adore. C’est mon idole. J’ai vraiment ri.

Katia : Comment est-ce que ça se gère une structure de 100 hectares ?

Olivia : Ah bah là, ce n’est pas tout seul.

Katia : Mais même financièrement parce qu’il y a une réalité quand même derrière pour nourrir, je ne sais pas combien tu disais, 1 200 chiens ?

Olivia : 1 200 chiens. C’est des dons.

Katia : C’est juste des dons.

Olivia : Ouais. Il faut savoir faire. Moi, je ne suis pas encore assez bonne pour ça. Mais j’ai fait un crowdfunding. J’avais déjà fait une demande sur l’association et j’ai eu un peu d’économie. 3 000 euros quand même, c’est pas mal. Tu vois, les gens sont généreux si je demande.

Katia : C’est une cagnotte en ligne ?

Olivia : Une cagnotte, c’est ça.

Katia : Est-elle est toujours active ?

Olivia : Elle est toujours active.

Katia ; On mettra le lien. À quoi serait-elle destinée cette cagnotte ?

Olivia : Elle serait destinée aux soins, aux animaux. J’aimerais bien m’en servir pour pouvoir payer quelqu’un qui va m’aider. Parce que des bénévoles, c’est bien, mais quelqu’un qui va être payé va s’engager davantage. Et tu vois, par exemple, Thérèse qui est là, qui est vraiment mignonne et que j’aimerais garder, c’est de l’or cette petite. Si je peux lui payer un salaire, lui filer un salaire à la fin du mois, elle va s’engager davantage et elle va rester. Elle aura son boulot. Tu vois, c’est un boulot. Psychologiquement, c’est différent que d’être bénévole et de se dire, mais à un moment, il faut que j’aide ma vie aussi.

Katia : Mettre un peu plus à l’équilibre aussi.

Olivia : Exactement. Donc, pouvoir payer quelqu’un, financer, avoir un salaire et construire cette fameuse habitation qui va servir aux ateliers qui est en train de voir le jour. Mon empreinte carbone, je fais un peu gaffe. Donc, je veux utiliser les acacias du terrain. Je veux faire un truc en terre paille, sur pilotis, avec peut-être en boue aussi. Tu vois, avant, les maisons, elles étaient en torchis ici. Entre les briquettes, c’était du torchis. Et on a tout sur place. Voilà, en bas, j’ai de l’argile. On peut faire des trucs incroyables. J’ai trouvé un gars qui s’appelle Philippe qui est à Bénesse-Maremne, qui a construit sa maison en terre paille, qui veut bien être chef de chantier. Déjà, il m’a dit oui.

Katia : Il fait de la permaculture ? Je ne connais pas son lieu, mais il intervient au Festival des Arts et de la Nature de Dolorès. Je l’ai rencontré il n’y a pas longtemps.

Olivia : Donc, lui, il connaît bien tout ce qui est éco-construction. Donc, j’ai envie de faire cette éco-construction que j’avais estimée si on fait un chantier participatif à 35 000 euros. Au final, ça va être un peu plus. Donc là, j’ai tablé sur 65 000 euros.

Katia : Comment est-ce qu’on pourrait t’aider ?

Olivia : Alors, il y a le financier, un don ? Forcément, ce qui va m’aider le plus, c’est le financier. Mon Dieu, ça va être une sécurité incroyable. Si j’ai juste à ouvrir l’enveloppe et dire tiens, Philippe, pour ta participation, vas-y, on va chercher alors, la paille, ce n’est pas ce qu’il y a plus cher, mais ça va être tout ce qui est peut-être pour la toiture, les isolants et puis pouvoir rémunérer des gens. Philippe, je lui ai dit que j’aimerais bien le rémunérer. Il va être là, il va prendre en charge peut-être les co-chantiers et les gens qui vont venir y travailler. Et puis maintenant, les matériaux sont chers.

Katia : On lance un appel. S’il y en a parmi nos auditeurs qui ont ce sens de l’éthique, d’un projet durable éthique avec un…

Panneaux du chenil I love my dog

Olivia : Mais il y en a plein, plein, plein. Parce que maintenant, il y a une énergie différente qui émerge pour améliorer cette qualité de nos habitations, du respect du vivant. Parce que là, moi, les acacias, ils repoussent, tu vois. Là, je vais abattre un arbre qui tombera de toute façon parce que quand c’est grand, ça casse, un acacia. Et ça repousse. J’adore ça. Tu vois, comme les bambous. C’est une ressource inépuisable.

Katia : Si tu as besoin de bambous, j’ai des amis qui ne savent pas quoi en faire chaque année. Enfin, ils passent des jours et des jours à les couper. Et ça repousse. T’en coupes un, t’en as dix qui poussent.

Olivia : Tu vois, avec du bambou, on peut faire des trucs de dingo. Il y a des maisons en Indonésie en bambou qui sont extraordinaires, qui ont été faites par des archives incroyables. Faustine, qui est la trésorière de l’association, m’a envoyé un projet qui est fait en Italie d’une maison en terre paille. Magnifique. Je te ferai voir après un truc de dingue. Ça m’excite un peu toute cette histoire. Je pars dans tous les sens. Il faut que je sois cadrée. Et je pense que Philippe le fera sur un moment donné. Un plan vraiment bien ficelé de cet endroit où on va accueillir les gens… L’idée, c’est qu’il n’y ait pas de clous, pas de vis, qu’il n’y ait rien et que quand le truc sera écroulé, bouffé par les termites, il ne reste aucun déchet de plastique. Ça disparaît dans la nature. Ça retourne à la terre.

Katia : Donc, tous ceux qui sont sensibles à la cause animale, cause environnementale…

Olivia : Mais j’ai un projet unique, Katia. C’est un projet de ouf.

Katia : Mais oui.

Olivia : Donc, bien sûr que je vais avoir du soutien et de support. Les gens qui vont participer à ça, ils vont faire une action incroyable.

Katia : C’est pour ça que je te donne la parole.

Olivia : Merci. Merci.

Katia : Pour en venir aux chiens, on a parlé adoption. Comment se passe une adoption puisque les chiens que tu accueilles, qu’ils soient abandonnés ou réformés de laboratoires, l’idée c’est quand même qu’ils puissent être à nouveau adoptés ou qu’ils puissent être accueillis par une famille.

Olivia : Oui. Je suis vigilante. Je suis super exigeante justement pour ne pas me tromper. J’ai peu de chiens qui sont venus. J’ai dû en faire adopter depuis que j’ai ouvert le refuge 300. 280 ou 300 chiens. Il faut que je compte. Quand je te le dis, maintenant, je me dis waouh. C’est un taf de ouf quand je me dis je suis fière de ça. Je me suis lancée à corps perdu là-dedans mais c’est super. Quand je fais un truc, c’est vrai que je le fais à donf. Là, c’est au taquet mais je fais vraiment la vigilance. Il y a au départ un appel téléphonique et donc j’échange déjà beaucoup avec les personnes au téléphone pour connaître leurs ressources, s’ils connaissent les animaux, quelles sont leurs valeurs et surtout le temps qu’ils pourront consacrer à l’animal. Je disais tout à l’heure que je ne confiais pas des animaux à des gens qui bossent 8 heures par jour parce que c’est une des raisons pour lesquelles je les accueille ici. Ils détruisent, ils se barrent, ils aboient, ils stressent ou ils sont tristes tout simplement. On m’a déjà amenée en disant on voit qu’il est triste parce qu’on travaille toute la journée. Oui, clairement. Ensuite, je les rencontre ici et parfois, il y a des rencontres, je ne dis même pas parfois, je dis tout le temps, c’est toujours magique. Quand je décide que les gens, après avoir bien discuté avec eux au téléphone, ont une énergie qui vont bien, une énergie où je me dis que le chien, il ne va pas charger et qu’il va être bien accueilli, je les rencontre ici, c’est toujours hyper émouvant parce qu’il y a une magie qui opère et c’est le chien en fait qui choisit.

Katia : C’est-à-dire, si une famille te dit c’est ce chien-là que j’aimerais pouvoir adopter ?

Olivia : C’est arrivé des fois ou sur les photos ou les vidéos que je mets sur la page, ah ben non, on a vu lui et on vient pour lui. Et puis en fait, ils ne repartent pas du tout avec lui, mais un autre chien qui leur a dit non, non, moi, c’est vous que je veux et je repars avec vous. Et c’est complètement dingue. Je peux te raconter plein d’histoires comme ça. Rien que le premier Tao que j’ai revu d’ailleurs, que j’adore, ils ont dû me voir à la collecte là. Un des premiers chiens que je suis allée chercher, c’est une dame qui est venue, qui l’avait vue en photo. Enfin non, elle avait vu les six, elle n’avait pas vu forcément lui et qui vient avec son mari qui lui ne voulait pas forcément un deuxième chien, ils avaient déjà un premier chien. Donc il vient, les mains derrière le dos, derrière elle et puis il observe les arbres, les oiseaux, les chiens, sans trop se préoccuper d’elle. Et regarde, tous les chiens, ils ne savaient pas trop, on discute tous les deux. Oh là là, ils sont tous tellement mignons, ils sont tous tellement mignons. Et tout à coup, on voit son mari assis dans l’herbe avec Tao, les deux pattes sur lui en train de l’hypnotiser. Ça a été fulgurant, instantané. Il s’est regardé, il s’est retourné, il l’a regardé, elle l’a regardé, elle a dit, bon ben, en fait, ce n’est même pas moi qui ai choisi, c’est le chien qui l’a choisi lui. Voilà. Et ça se passe comme ça très, très souvent. Il y a des vidéos qui sont parlantes pas qu’avec les beagles, avec d’autres chiens aussi. Un chien que j’ai récupéré de la frontière espagnole qui devait être euthanasié aussi. Quand les enfants sont arrivés, je pensais, tu sais, quand j’ouvre des parcs, des fois, quand ils sortent dans les autres parcs, ils sont un peu foufous, ils voient les copains, ils courent partout. Mais là, le chien est allé vers les gamins, il s’est allongé devant eux et j’ai la vidéo. D’ailleurs, ça a été magique. En général, je dégaine vite mon téléphone parce que je sais que ces moments sont miraculeux et j’ai filmé. Vraiment, c’était instantané. C’est vous, c’est moi, on y va. Et ces moments-là, ils sont riches. Pour moi, ils sont hyper riches et je sais que je ne me trompe pas. Ça prend de l’ampleur de plus en plus. Je vois des gens vraiment qui s’investissent. C’est eux qui font le boulot. Ils sont en transition, les chiens ici. C’est eux qui font le plus gros boulot après.

Katia : Quand tu dis que tu es quelqu’un d’optimiste, ça donne aussi de l’optimisme de voir que tu as réhabilité et que tu as fait adopter 300 chiens. C’est énorme. Ça veut dire qu’effectivement, ils ne restent pas chez toi.

Olivia : Non, j’en ai trois qui sont venus.

Katia : Que tu avais fait adopter et qui sont venus ?

Olivia : Oui. Ce qui est peu en proportion du nombre de chiens. Ce qui est très peu. Mais en fait, je fais aussi cette formule. Adopter un animal, ce n’est pas rien. C’est un engagement. Vraiment. C’est un engagement de 15 ans. C’est connaître les ressources. C’est du temps. C’est de l’apprentissage. C’est vraiment plein, plein de choses. Et le chien nous donne plein de choses en retour. Lâcher le contrôle, plein de choses. Donc, les gens viennent avec un petit stress en général.

Katia : Ça ronfle de tous les côtés. Je ne sais pas si vous entendrez. Est-ce qu’on en a juste un, deux, trois, quatre, cinq et six ? Concours de ronflements.

Olivia : Non, ça ne ronfle pas trop fort. Pardon, je ne sais plus ce que je disais. Tu m’as coupé.

Katia : On parlait des adoptions. As-tu des chiens qui sont revenus de leurs adoptants ?

Olivia : Oui, c’est OK. Mais il y a un mois d’essai, en fait, quand on décide d’accueillir un chien du refuge. Ce mois d’essai, il permet de voir si le lien se crée. Ça peut ne pas le faire. « Oh ben non, il court après le chat ». Le troisième qui est revenu, c’est le petit bulldog que j’ai là parce qu’elle aime vraiment les bulldogs. Elle en a deux. Elle est venue le chercher, la dame. Elle me l’a ramené en disant qu’elle est infernale. Ça aurait pu passer, mais il est un peu foufou. Il est en pleine ado. Elle n’avait peut-être pas la patience. C’est OK pour moi. Ça me va bien. Quand ils reviennent, on ne va pas insister. C’est ce qu’ils ne font pas dans les SPA. Je trouve ça un peu con, mais ils ont tellement de chiens. C’est un peu fou. Ils sont très, très exigeants aussi. Ils font un taf de dingue dans les SPA. C’est bien plus difficile. Mais ils sont très exigeants et je trouve ça bien. Il y a beaucoup de gens qui se font refuser. Par exemple, les personnes un peu plus âgées, ils ne leur confient pas de chiens. Moi, oui, parce que je récupère toute sa vie un chien que j’ai confié s’il se passe quelque chose. J’ai récupéré un chien parce que le monsieur avait fait un AVC, par exemple. C’est un peu fou. Ça fait partie de la tribu de I love my dog. Tu vois que quand les gens adoptent un chien chez moi, on reste une grande famille. Et s’il y a un problème, le chien revient chez moi, ça me paraît normal. Ça ne ramène pas le chien au goulag. Les cinq hectares dans les canapes…

Katia : Ah non, mais même moi, j’ai eu du mal à quitter les lieux la semaine dernière. Tellement, je me sentais bien chez toi, quoi.

Olivia : T’es presque prête à repartir avec un chien.

Katia : Ne me le dit pas trop. Non, non. Moi, j’ai un chat qui n’est pas très social avec les autres chats et qui a extrêmement peur des chiens. Moi, ça fait quelques années que j’ai cette envie d’avoir un chien, de prendre un chien. J’avais même eu l’idée de pouvoir peut-être lui apprendre à être en relation avec les résidents quand je travaillais encore en structure pour pouvoir aussi amener mon chien justement pour pas qu’il soit seul, mais pas tout le temps parce que l’idée, c’est pas que le chien soit au travail aussi tout le temps. Et comme tu dis aussi, il vient prendre l’énergie. Moi, je travaille dans des lieux où il y a quand même beaucoup de souffrances, de maladies, de stress, d’anxiété.

Olivia : Il fait ça ? C’est sa mission de vie ? Tu disais toi-même qu’il y avait un chat qui était arrivé à l’EHPAD.

Katia : Oui, plusieurs établissements où j’ai travaillé, les chats sont venus spontanément.

Olivia : Ils font ça parce que c’est leur taf. Ma mission de vie, moi aujourd’hui, c’est de m’occuper des chiens, ça m’est tombé dessus. Toi, ta mission de vie, c’est d’interviewer des gens. Bon, incroyable, t’as fait des podcasts de fous. Moi, je suis tellement honorée aujourd’hui que ce soit mon tour. Mais ensuite, je suis tellement contente que tu sois là. Je suis ravie.

Katia : Je me disais que je n’avais pas les conditions idéales pour accueillir un animal. Ça fait bien cinq ans, je pense que vraiment, j’ai eu cette envie de prendre un chien.

Olivia : Oh là là, je sens que bientôt, tu vas venir avec un chien qui va te choisir. Tu es en train de lâcher. Si, si, tu es en train de lâcher un truc comme ça.

Katia : J’ai fait l’expérience, pour tout vous dire, de prendre un deuxième chat que j’ai ramené à la SPA, parce qu’ils ont bien voulu me le reprendre au bout de quinze jours. J’ai vécu l’enfer. Mon chat et moi avons vécu l’enfer avec ce chat. C’était très particulier. Un chat difficile. Très dominant, qui m’a sorti les griffes, c’était Wolverine. Je ne me sentais pas chez moi quand je rentrais chez moi. C’était très bizarre.

Olivia : Tu sais très bien, quand on a un chat, tu habites chez le chat.

Katia : Oui, mais ce n’est pas du tout le lien que j’ai avec mon chat actuel.

Olivia : Après le chat, c’est territorial. Mauvaise expérience. Je ne sais pas comment il y a des gens qui font cohabiter 40 chats ensemble. Je ne sais pas comment ils font. Parce que c’est tellement territorial, un chat. Là aussi, c’est un boulot, c’est une énergie. Vraiment, on en parle. Cette énergie, elle est très importante.

Katia : Donc, pour le moment, c’est un chat. Elle a 17 ans, on verra. Un jour, j’aurai un chien, mais ce n’est pas le bon moment, de chez I Love My Dog. Alors, pourquoi I Love My Dog ?

Olivia : Écoute, j’aimais bien le cœur. Je trouvais ça joli. Et puis, j’aime mon chien. Oui, j’aime mon chien. C’est la base. J’aime mon enfant, j’aime mon chien, j’aime ma maison, j’aime mon boulot. I love my job.

Katia : Tu dirais que I Love My Dog partage quelle valeur ?

Olivia : La liberté. C’est une grande valeur pour les animaux. On les contraint trop souvent. Valeur de respect aussi, du respect du vivant, de considération, d’amour altruiste. J’aime bien dire ça parce que c’est Mathieu Ricard qui dit que l’amour altruiste, c’est moins fatiguant que l’empathie qui pompe un peu et qui fait que quand tu as un job comme le mien, tu peux faire un burn-out en étant empathique alors qu’avec l’amour altruiste, non. Donc, mes amis, arrêtez de vous inquiéter parce que je suis fatiguée. C’est de l’amour altruiste. Ça ne me pompe point que l’empathie. Valeur de soutien, de partage parce que, voilà, partager, justement, on en a parlé, les connaissances des animaux, enfin, sur les animaux, la transmission. Des valeurs de pardon, j’apprends ça aussi, d’acceptation aussi. Je me suis notée. Des valeurs d’humanisme, des valeurs d’humanisme, d’équilibre et de coopération. Voilà ce qui résonne pour moi, ici. La coopération, parce que c’est pour ça que je suis là aussi pour faire une demande. Il faut qu’on soit plusieurs, là, toute seule, je n’y arrive plus. Voilà. Il faut que j’ai de l’aide. Vous vous demandez comment j’arrive à porter ça toute seule ? Je suis une ninja. Ouais, clairement. Clairement, je le dis en ce moment, j’ai l’impression d’être une ninja. C’est cool. J’aurais été ninja dans ma vie.

Katia : D’où te vient cet amour inconditionnel que tu as pour tous ces animaux ?

Olivia : C’est une transmission, certainement. Je t’ai parlé de mes parents tout à l’heure. Ma mère était une fan de nature. Elle allait chercher des fossiles, elle nous emmenait regarder les oiseaux. Lui, c’était l’oiseau. Elle a toujours été au petit soin pour les animaux qu’on lui ramenait parce qu’en tant qu’enfant, on ramène toujours des chatons trouvés à l’école. On lui a ramené des bestioles. Donc, j’ai baigné là-dedans dans cet amour de la nature. Et donc, j’ai adoré aller chez mes grands-parents qui avaient des chiens. Tu vois, tout de suite, c’était mes meilleurs potes, moi, les animaux. Et mon père, ça le fait marrer parce que ma mère, qui voulait faire de moi une petite fille modèle, m’avait inscrite au tennis. Et en fait, je séchais les cours de tennis pour aller promener des chiens qui étaient enfermés tous les mercredis. Ils ne le savaient pas, ils l’ont appris l’enfant après. Et mon père me l’a rappelé il n’y a pas longtemps parce que j’ai une mémoire un peu défaillante. Et il me disait, ouais, on sait, depuis toute petite, au lieu d’aller au tennis, t’allais promener les chiens et puis t’apprivoisais des mouches. J’allais apprivoiser des mouches qui m’obéissaient, c’était dingue. Des lézards, j’ai toujours été entourée d’animaux. J’avais des souris que je promenais sur la plage qui me suivaient, j’ai eu des rats. Et puis voilà, mon premier chien, quand j’ai eu 18 ans et que je suis partie au Canary, c’était une border collie, on me l’a mis dans les bras, je n’y connaissais rien du tout. Elle était exceptionnelle, cette chienne. Elle m’a formée, c’est elle qui m’a formée en fait.

Katia : Quel enseignement tu retires de ton quotidien auprès de ces quatre pattes ?

Olivia : En fait, les chiens, c’est de la générosité. L’enseignement, c’est de vivre au présent. C’est le meilleur enseignement qu’ils donnent. Le thérapeute le plus accompli, c’est le chien. C’est un bouddhiste. C’est vraiment un bouddhiste. Donc tu vois là, ils vivent au présent, dormir, manger, faire la fête, aller se promener, accepter. Ils sont très résilients, les chiens. Tu vois, j’ai récupéré des chiens de laboratoire il y a à peine une semaine. Ils sortent de la voiture, ils sont au présent. Ils ont déjà fait fi de ce qui leur est arrivé. Et c’est une valeur énorme, ça, la résilience, tu te rends compte. Moi, j’apprends ça. Vraiment, ils se contentent de ce qu’ils ont là, tout de suite, maintenant. Et ça leur va. Ça, c’est vraiment la plus grosse leçon que je reçois de mes animaux. Ils m’apprennent à être joyeuse. Je le suis déjà. Je suis quelqu’un d’assez joyeux dans la vie. Je chante tout le temps, il y a toujours la musique à fond. Et le plus détendu possible, ça, c’est l’état dans lequel j’essaie d’être au quotidien. Et c’est le premier truc que j’ai dit à Thérèse quand elle est arrivée avec son chien. Je lui ai dit, voilà, à partir de maintenant, à chaque fois que tu rentres dans un parc ou que tu vas aborder un chien ici, il faut que tu sois le plus calme, détendu, joyeux et assuré possible. Tu es qui tu es. Là, maintenant, au présent. Et pas le passé, c’est plus toi, tu romances. Et le futur, on ne le connaît pas, on s’en fout. Donc, eux, ils ont tout compris, tu vois. C’est ça, leur leçon.

Katia : Quel conseil tu donnerais à quelqu’un qui aurait envie d’adopter un chien ?

Olivia : Alors, sachant que c’est un engagement de 15 ans, c’est vraiment se poser la question sur le temps, le temps de présence qu’on a avec l’animal. Parce que le chien, ce qu’il veut dans sa vie, c’est passer du temps avec nous. C’est un peu pour ça qu’on l’a fabriqué. Donc, si vous bossez 8 heures par jour, laissez tomber, vous allez faire un chien malheureux. Vraiment se renseigner sur les ressources qu’on a, les ressources physiques. Se renseigner sur les besoins de l’animal, sur la capacité. Si on prend un chien et qu’on n’a pas la capacité de le sortir tous les jours, ce n’est pas la peine. Si on prend un chien avec une génétique particulière, on est une mamie de 80 ans dans un appartement et qu’on prend un bord de colis, c’est mort. Donc, il faut vraiment se renseigner sur la race, prendre des cours d’éducation. Moi, je trouve ça génial, c’est vraiment important. Les bases. Un truc qui est le plus important, c’est surtout lâcher le contrôle. Je te l’ai dit tout à l’heure, quand on prend un animal, tout de suite, dès qu’il arrive, quand c’est un chiot, tout de suite, on veut lui apprendre si ça a être propre, machin. Déjà, quand un chiot, il arrive, on le sépare de sa fratrie, il est triste, c’est comme si on t’envoie sur la lune, tu vois, il arrive avec des dinosaures, le machin, et c’est la panique. Donc, il y a plein d’éducateurs qui vont vous indiquer qu’au départ, il faut dormir avec lui à côté du lit, tu vois, et petit à petit, amener son dodo un petit peu plus loin. Oui, il va pleurer les premières nuits, oui, il va faire caca, pipi dedans, partout, et il ne va peut-être pas vous laisser dormir pendant quelques jours. Mais c’est normal, il est en stress total. Donc, il faut beaucoup de patience pour ça et vraiment, vraiment se renseigner sur comment faire le mieux possible sans faire de boulettes. Par exemple, nous, quand il fait pipi, on lui met la tête dedans. Génial. Ça veut dire, moi, tu es en train de boire ta soupe, tout le temps que j’arrive, je te mets la tête dedans. Ah ben pourquoi ? Ben pourquoi ? Ça ne sert à rien du tout. Le chien, il ne comprendra jamais pourquoi tu lui mets la tête dans la piste.

Katia : Pourtant, Dieu sait si on l’a entendu et on ne l’a pas encore.

Olivia : Oui, donc je rencontre souvent des gens qui sont plus âgés qui ont déjà eu des chiens qui viennent adopter ici. Je leur dis, voilà, vous êtes… Ah oui, oui, nous, on connaît les gens qui pensent tout connaître parce qu’ils ont déjà eu un chien. Et ça, c’est faux. Tout est toujours remis en question et maintenant, on a des nouvelles propositions. On parle beaucoup d’éducation positive. Je suis OK avec ça. C’est génial. L’éducation positive, c’est ce qui permet de proposer d’autres alternatives à mettre la tête dans le pipi du chien quand il a fait pipi. Et qui, du coup, ah mais si, si, parce que quand on ouvre la porte, qu’on rentre et qu’il a fait pipi, il va se planquer. Il sait qu’il a fait une connerie. Non, il sait surtout que quand vous rentrez, il va s’en prendre une parce qu’il a fait pipi. Et c’est juste qu’il s’en prend une, quoi. Il ne sait pas parce qu’il a fait pipi. Lui, naturellement, il fait ses pipis. Il ne sait pas encore qu’il faut faire dehors. Il faut qu’on lui apprenne tout ça. Ils apprennent tellement vite. Je t’ai parlé de Chanty qui vient d’arriver, qui est un chien de labo qui est dans un chenil, dans des cages, avec du béton. Ils font leurs besoins là-dedans. Il arrive là, il ne m’a pas fait un seul pipi ni caca dedans depuis qu’il est arrivé. Alors oui, je confie quelques chiens de laboratoire qui au départ sont un peu sales, mais ils apprennent vite. Honnêtement, ils apprennent très vite. Pourquoi ? Pour nous faire plaisir. C’est juste dingue. Oui, ils ont une capacité, comme tu dis, de résilience et d’évolution parce qu’on ne se rend pas bien compte dans quelles conditions ils peuvent vivre effectivement en laboratoire. C’est un chenil, c’est un chenil classique comme une SPA avec des couloirs. Avec des couloirs, écoute, on dénigre souvent les labos. Les labos, ils existent parce qu’il y a des tests qui sont faits et qu’on paye des gens pour faire ça. Et j’ai là-bas le soigneur du laboratoire qui, après, leur protocole, vraiment, s’occupe bien d’eux, joue un peu avec eux, joue à la balle, leur propose d’autres choses. Il connaît, il me fait des fiches avec chacun leur caractère. Tu vois, ce qui me permet ici de savoir lequel va être plus sensible, fragile, habitué. Il leur apprend à marcher en laisse et vraiment, je… Oui, oui, oui. C’est une autre proposition que l’idée qu’on a en tête des labos. Alors, je n’en connais qu’un, moi. Je vais à un seul endroit. Des labos où on croit que vraiment c’est des tortionnaires et qu’ils défoncent les animaux. Non, ils servent d’outils. Oui, il y en a qui meurent parce que là, on est obligé de voir ce qui s’est passé avec ce qu’on leur fait comme protocole. Mais maintenant, encore une fois, il y a beaucoup de laboratoires qui réforment leurs chiens de plus en plus. Et puis, en plus, ils ne me mentent pas parce que j’ai les chiens qui sont arrivés là, tu vois. Dans les cas qu’ils ont fait, il y avait des bouts de balles en plastique. Donc oui, ils jouaient la balle. Donc les soigneurs, maintenant, prennent soin aussi. Ça se demandait comment c’est possible pour eux de travailler dans ce contexte-là tout en ayant cette attention-là pour eux. Il y a un temps, peut-être qu’en étant aussi à l’intérieur, ils peuvent malgré tout accompagner dans les meilleures conditions possibles. C’est ce qu’on leur demande. C’est son boulot. OK. C’est son boulot et vraiment, il y a de l’émotion. Quand je vais les chercher là-bas, il y a une petite nénette aussi. La dernière fois, elle m’a fait une fiche où elle me disait je leur souhaite une belle vie. Non, non, c’est quand même aussi des humains qui font ce qu’ils peuvent. Et oui, ils travaillent dans un labo. Mais ils font ce qu’ils peuvent pour améliorer, j’allais dire, la qualité de vie des chiens en laboratoire. Ça veut dire que tu connais leur histoire à chacun si tu as autant d’éléments sur leur comportement, leur manière d’être. Alors, Inès, c’est dans un élevage qui est dédié aux animaux de laboratoire. C’est un des plus gros élevages, le Beagle. Donc, ils sont produits pour l’expérimentation, ces chiens-là. Et ensuite, ils subissent des protocoles. Mais ils ont quand même, j’allais dire, c’est un être vivant. Donc, il a, quand même, son identité. Et c’est ce que me fait Benoît, me fait des fiches avec l’identité de chaque chien. Je le vois ici. Alors après, en liberté, là, ils sont différents. Mais par exemple, là, ils m’ont laissé ce petit chien qui a été réformé plus tôt parce qu’il était stéréotypique. Il avait des tocs et il ne le sentait vraiment pas à l’aise. Il était maigre. Ils ont préféré le réformer. Et il est là, Chanty, tu vois, il va bien. Il est génial. Il est incroyable.

Katia : Quel âge ils ont, en moyenne ?

Olivia : Alors, les plus vieux avaient six ans, sept ans. Et les plus jeunes, un an. Huit mois. Le plus jeune avait huit mois.

Photo d'Olivia d'I love my dog et de Katia Crabé

Katia : Est-ce que pour les adoptants, tu leur racontes aussi leur histoire ? Est-ce que tu sais d’eux ou pas forcément ?

Olivia : Alors, je ne sais pas les protocoles qu’ils ont subis, jamais. Leur histoire, elle est simple. Il y a des chiens qui ont été utilisés comme outils dans un labo. Donc, tu vois, ça s’arrête là. Ils n’ont pas reçu l’amour que reçoit un chien de famille. Non, parce qu’encore une fois, c’est un outil, mais il y a plus d’attention que… Enfin, là où je vais, en tout cas, il y a plus d’attention que dans… Peut-être même les chiens… Enfin, non, je ne vais pas dire ça à la SPA. Il y a beaucoup de bénévoles qui vont les sortir, qui vont les balader aussi. C’est un chenil. Et juste, on a parlé plusieurs fois du terme de réhabilitation.

Katia : Finalement, qu’est-ce que ça veut dire les réhabiliter ? On les réhabilite à quoi ?

Olivia : On utilise ce terme pour des gens qui sortent de prison aussi. Ben voilà. Donc, on les réhabilite à la vie en société avec un humain. Donc, à marcher en laisse, à ne pas faire ses besoins à l’intérieur, à manger dans une gamelle, à être libre. Par exemple, sur la plage, je réhabilite à vivre avec l’humain. C’est surtout ça, une réhabilitation. C’est ce qui se passe pour les gens en prison aussi, je crois. Oui, je pense aussi à ceux qui ont des problématiques cognitives. On parle aussi de réhabilitation cognitive. C’est un terme qui est utilisé. Là, ça demande quand même de leur apprendre à vivre… Avec l’humain. Avec l’humain, avec d’autres chiens, librement. À être sensible aux bruits environnants, bruit de voiture, un avion, un vélo. Au départ, ils ne connaissent rien de tout ça. Ils ont beaucoup de peur. Les porcs qui claquent, tous ces trucs-là, au début, ça les fait sursauter parce qu’ils sortent d’un environnement quand même aseptisé. Donc oui, quand ils sortent de là, c’est… Alors là, encore une fois, où je vais, quand ils ferment, les chiens vont dans une pension où ils foulent un peu l’herbe. Quand ils ferment, c’est-à-dire ? Quand le labo prend des vacances, par exemple. Donc, ils ne laissent pas tous les chiens dans le chenil. Ils les envoient en vacances. Donc, j’ai des chiens qui savent marcher en laisse, qui savent jouer, qui connaissent l’herbe aussi. C’est vraiment… Vraiment, tous les chiens que j’accueille ici sont différents à chaque fois, quand même.

Katia : Quel message tu souhaites transmettre de manière générale ?

Olivia : Je l’ai déjà dit, mais vraiment, être le plus joyeux, le plus détendu.

Katia : Je t’ai déjà posé la question. Je te fais peut-être répéter quelque chose.

Olivia : Non, non. Être joyeux, détendu, essayer d’être… de lâcher le contrôle et de ne pas vouloir faire de son chien une machine. Viens ici, couché, assis, debout, tout ça. Vraiment, vivre en harmonie avec son chien, pour moi, c’est essayer d’être aussi libre que lui et de profiter de cette liberté. Un peu comme un enfant. Si tu veux redevenir enfant avec ton chien, il va vachement t’aider à le faire. Aller courir à poil sur la plage, te rouler dans la boue comme hier, la chienne que j’ai récupérée, j’avais envie de le faire avec elle, tu vois. Vraiment lâcher le contrôle. On est trop dans le contrôle avec nos animaux. Il faut leur foutre la paix. Vraiment, c’est ce que je fais ici. Et il n’y a pas de soucis majeurs. C’est ce que je fais ici. Et puis, je voulais dire un grand merci d’abord à toi, un grand merci à mes parents qui m’ont élevée avec toutes ces valeurs et qui aujourd’hui font que je suis la personne que je suis et que je fais ça. Cette action, c’est grâce à eux aussi parce que mon père était éducateur. Lui, il s’occupait d’enfants qui avaient des problèmes. Donc, bon, pas moi, moi, j’ai pris le relais mais avec les chiens. Voilà. Tout en… Voilà le chien mais en voulant aussi accompagner l’humain qui accompagne le chien. Je le fais moins. Ouais. Ouais, vraiment, c’est pour ça que les éducatrices, elles prennent le relais et que c’est bien qu’on soit en binôme avec cette éducatrice. Il y a vraiment un taf énorme derrière. Mais ces ateliers où il n’y a que 5 personnes, c’est des ateliers où vraiment la qualité va être… Chaque personne va pouvoir poser les questions. Ça, c’est important. Vraiment, formez-vous, éduquez-vous pour vraiment pas faire de boulettes avec votre animal et qu’il finisse abandonné. Ça, c’est très important.

Katia : Qu’est-ce que tu aurais envie de dire à la petite Olivia ?

Olivia : Vas-y, souris, ça va être génial. Allez. Ouais, vie de rêve.

Katia : Tu accueilles chez toi ? Alors, parce que tu as des logements mais tu accueilles à l’année ou tu accueilles, comment dire, ponctuellement ? Tu as des bénévoles et des bénévoles et des volontaires. Autrement, tu accueilles, je ne sais pas, pour un week-end, une semaine, quelqu’un qui voudrait venir te donner un coup de main et qui a un petit peu de temps à donner.

Olivia : J’ai acheté cette petite caravane pour ça. Une petite caravane mignonne avec la douche, elle est grande, elle a un grand lit, elle fait ses popotes, il y a la mer à côté. J’accueille, je peux, ouais. Moi, j’ai qu’une caravane. Oui, aujourd’hui, c’est occupé. Ouais, j’accueille les volontaires, ouais. OK.

Katia : C’était important pour toi de prendre la parole aujourd’hui ?

Olivia : Ouais, je te remercie pour ça. J’ai besoin de faire découvrir ce refuge et surtout cette nouvelle proposition qui est viable puisque je l’ai tentée. Donc, déchirer en liberté, en mode, avec moi, là, dans la maison. Ouais, ça marche. Faites-le, c’est top.

Katia : J’ai créé ce podcast pour donner la parole aux acteurs du Nouveau Monde. ‘est quoi pour toi le Nouveau Monde ?

Olivia : Le Nouveau Monde, c’est justement ces personnes que tu as interviewées avec cette énergie différente qui émerge. C’est cette nouvelle communauté, de personnes qui ont une envie constante de faire progresser les demandes, les propositions et les actions pour favoriser le bien-être du vivant, de l’animal, de la nature. C’est ça, les acteurs du Nouveau Monde. Ceux qui transmettent leur savoir, ceux qui sont dans l’action. Pour moi, c’est ceux qui sont dans l’action.

Katia : Et toi, tu penses que tu y participes comment ?

Olivia : En étant dans l’action de Dane. Oui. En ce moment, ouais. Ouais, ouais. Surtout avec cette nouvelle proposition, encore une fois. L’action, ça peut être d’aller aussi les bénévoles, quand ils viennent ici, leur action, elle m’aide beaucoup de promener les chiens, tout ça, les bénévoles à la SPA. Mais là, dans un refuge comme ça où les chiens sont libres, l’action, elle est dingue. Elle est positive. Elle est bienveillante. Ouais, donc, grosse action.

Katia : On arrive à la fin de l’interview. Quelle est la question que je ne t’ai pas posée que tu aurais aimé que je te pose ?

Olivia : J’ai l’habitude de poser cette question à mes amis. Tiens, je te la pose. Est-ce que tu es heureuse ? Je te prends de court ?

Katia : Oui. Joker.

Olivia : Tout de suite, là, au présent, là, maintenant.

Katia : Là, oui, oui. Là, tout de suite, oui.

Olivia : Prends un bout de chocolat. Voilà, tu vois ? Au présent.

Katia : Au présent. Ouais, mais tu vois, c’est quand on se met à réfléchir. Est-ce que…

Olivia : C’est pour ça que je te dis tout de suite, maintenant. Est-ce que tu es heureuse ? Sans réfléchir, là, c’est quoi ton problème ?

Katia : Là, dans l’instant, tout de suite, là. Pas de problème.

Olivia : Ouais, voilà. Bah, voilà. Donc, si tu me la poses, moi, je vais dire oui. Je crois que je suis la plus heureuse du monde.

Katia : Est-ce que tu souhaites nous dire quelque chose avant de terminer, sûrement, de portrait chinois ?

Olivia : Je souhaite te remercier infiniment de faire ce que tu fais, de transmettre l’information comme tu fais, avec toutes les propositions novatrices que font tous ces gens que tu interviews. Merci.

Katia : Merci à toi. Ça existe aussi parce que vous acceptez de prendre la parole et de vous raconter.

Olivia : Et que tu me laisses le micro. Oui.

Katia : Tu connais le portrait chinois ?

Olivia : Ouais.

Katia : Alors, si tu étais un plat, lequel serais-tu ?

Olivia : Un gratin dauphinois. J’aime bien le gratin dauphinois. C’est bien franchouillard. J’avais pensé à plein de plats. J’aime le nasi goreng parce que je suis allée en Inde et que c’était bon. J’aime le pâte thaï parce que je suis allée en Thaïlande aussi et que c’est bon. Ouais, ouais. Il y a les plats de dingue, mais ouais, ouais. Ça me va bien, le gratin dauphinois.

Katia : Si tu étais un livre ?

Olivia : J’aime bien les livres d’aventure. Moi, je suis une aventurière, je te l’ai dit. Donc, j’aime bien aimer les livres de, par exemple, Alexandra David-Nil, qui a été au Tibet en fin 18e, habillée en homme. Tu ne connais pas l’histoire d’Alexandra David-Nil ?

Katia : Non.

Olivia : Exploratrice. Lis-le, il est dingue, ce livre. Saint-Exupéry, forcément, il me fait voyager aussi. Henri de Montfrède, parce que c’était un flibustier, vendeur de drogue et tout ça. J’adore ses aventures et ses histoires vraies. Donc, ça, ça me plaît. Et puis là, mon livre de chevet, c’est Confucius. J’adore. Si tu étais un dictateur, il est important d’avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu’on les poursuit. C’est Oscar Wilde. J’aime bien celui-là. Et puis après, il y en a un autre de… Ah, cet écrivain, j’ai oublié, et qui dit « Je pensais avoir toutes les réponses, mais les questions ont changé. » J’aime bien ça. C’est justement le fait de toujours se remettre en question.

Katia : Si tu étais un film ?

Olivia : Ouh là là, c’est pareil, c’est difficile, ce genre de questions, parce qu’il y a tellement de films incroyables qui m’ont touchée. J’ai un film qui m’a particulièrement touchée, parce que moi qui suis toujours entre ciel et terre, c’est « Au-delà de nos rêves ». Tu t’en souviens de ce film avec Robin Williams ? De Robin Williams, d’ailleurs. Un film incroyable, triste, à l’américaine, un peu de tristesse, un peu de trucs… Ses enfants meurent dans un accident. Enfin, « Au-delà de nos rêves », vraiment, un film coloré, artistique, dramatique, mais super beau. Une belle histoire d’année. J’ai bien aimé.

Katia : Si tu étais un super-héros ?

Olivia : Une super-héroïne, Mère Thérésa. L’Abbé Pierre. Le surfeur d’argent. Ça, c’est le fictif, mais le surfeur d’argent, qui veut sauver, dans la galaxie, tout le bordel qui se passe. Moi, j’ai bien le surfeur d’argent.

Katia : Merci, Olivia, de ta participation.

Olivia : Un immense merci, Katia. Merci pour ce que tu es et ce que tu fais. Tu nous chanterais un petit quelque chose comme ça, un peu a cappella, pour finir ? Parce qu’Olivia a une voix incroyable.

Olivia : Là, j’ai rien qui me vient. Oh non, c’est gênant. En plus, sans mes musicos, là, c’est gênant. Non, là, j’ai mon truc de timidité qui est en train de se voir.

Katia : OK. Merci.

Olivia : Merci beaucoup. Prenez soin de vous.

Retranscription effectuée à l’aide d’AutoScript.

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