Alain Cayeux, aventurier explorateur minimaliste

Publié le 5 février 2024, par Katia Crabé

Temps de lecture : 35 min

Présentation d’Alain Cayeux, aventurier explorateur minimaliste
Interview d’Alain Cayeux
Le Nouveau Monde selon Alain Cayeux
Le portrait chinois d’Alain Cayeux

photo d'Alain Cayeux

Si je vous dis l’homme aux pieds nus ou en tongs, est-ce que ça vous dit quelque chose ? C’est grâce aux réseaux sociaux que je l’ai découvert. Tant nous avons été voisins, j’ai moi aussi habité Bidart par le passé. Alain est un aventurier et explorateur de la vie, et même un amoureux de la vie. Je n’ai pas souvenir d’avoir rencontré quelqu’un qui aimait autant la vie que lui. Il est la joie et l’émerveillement incarnés. C’est à travers le partage de ses expéditions à travers le monde, ou son quotidien sur la Côte Basque, fait de plaisir simple qu’il nous interroge sur notre rapport au monde et nous permet de nous reconnecter à l’essentiel. D’autant qu’il s’inscrit dans une approche minimaliste. Mais je ne vous en dis pas plus, place à notre conversation. Bonne écoute.

Alain : Bonjour Katia.

Katia : Comment vas-tu ?

Alain : Très bien, très bien, merci.

Katia : Je suis ravie de t’accueillir aujourd’hui pour mon podcast.

Alain : Merci de m’accueillir sur ton podcast, c’est un plaisir pour moi.

Katia : Alors, l’homme aux pieds nus, aujourd’hui tu es donc en tongues.

Alain : Oui, parce qu’aujourd’hui il pleut et il fait un peu froid. Quand je suis en société, je fais un effort, je mets des tongues. Il ne faut pas choquer !

Katia : Pour resituer, nous sommes début décembre. Il y a eu un coup de tempête en arrivant à Bidart.

Alain : On a pris une belle tempête là. On est entre Biarritz et Saint-Jean-de-Luz, sur la Côte Basque, un petit village très sympa. Et on se protège de la tempête, parce qu’il ne pleut jamais ici, mais aujourd’hui il y a eu une petite averse (rires).

Katia : Spécialement quand on s’est donné rendez-vous, c’est assez incroyable. Qui es-tu Alain ? Est-ce que tu veux bien te présenter ?

Alain : Je suis un explorateur, aventurier, passionné par la vie, par le monde. Je suis père de trois enfants, je suis marié à Soumaya, une princesse brésilienne. Voilà pour faire simple, la personne que je suis.

Katia : D’où te vient cet émerveillement de la vie ?

Alain : Je suis né comme ça. Je pense que ma vision positive du monde, c’est quelque chose d’assez inné, intuitif que j’ai depuis longtemps. J’ai toujours eu un regard bienveillant avec le monde et les personnes qui l’habitent. Ce regard s’est accéléré, s’est accentué et s’est confirmé par mes expériences. Ma vision positive du monde qui m’a emmené à aller à sa rencontre fait qu’aujourd’hui, plus je le rencontre, plus je confirme que j’ai raison, que le monde est bon, que le monde est plutôt bienveillant et que voilà, que les choses vont bien quand on les regarde avec bienveillance.

Katia : Moi, c’est vraiment ce que j’ai perçu de toi quand je t’ai découvert sur les réseaux il y a quelques mois. Je me suis dit, il est incroyable ce mec-là, avoir le sourire tout le temps et s’émerveiller d’être au milieu des montagnes, au pays basque ou en bord de mer.

Alain : Je suis souvent dans la nature, je me dirai beaucoup de verrais, de verriers, de levées de soleil, de coucher de soleil, d’arc-en-ciel, de ciel. Tout ce qui me connecte à la nature me fait du bien, je prends du plaisir à me baigner dans le froid, je prends du plaisir à bivouaquer en montagne, je prends du plaisir à aller traverser des montagnes, des lacs, des pays, des frontières. J’ai un peu l’impression de me connecter au maximum à mon intérieur, ce que je suis moi. Ce que je suis aujourd’hui, c’est une personne qui est particulièrement sensible aux choses de la vie, que ce soit des choses humaines ou naturelles. Et voilà, je pense que ça va continuer.

Katia : Comment est-ce qu’on peut arriver à être aussi optimiste que tu l’es ?

Alain : Je pense qu’il faut savoir se fermer un petit peu à l’actualité quotidienne. Faut prendre un peu de hauteur. Il faut se déconnecter un petit peu des médias, c’est mon conseil, et il faut se connecter à la vraie vie et au vrai problème. Je pense que j’ai appris à positiver tout ce qui m’arrive. J’ai une chance, aujourd’hui, je suis en bonne santé, j’ai une femme qui m’aime, j’ai des enfants. j’ai la chance de pouvoir vivre dans une région qui est plutôt sympa. Voilà, je suis quelqu’un qui est profondément chanceux et je dédie mon énergie à regarder en quoi j’ai de la chance. Si tu me demandes si je voulais être négatif, je ferais plein d’autres choses. Je regarderais la télévision, je regarderais l’information sous la guerre, je percevrais tous les problèmes qu’il y a sur la planète, etc. en permanence. Et au final, j’ai choisi d’avoir un regard extrêmement positif, optimiste. C’est-à-dire de ne pas écouter tout ce qu’on dit de négatif et d’aller voir la réalité des choses. Et puis au final, je me perçois que les gens sont… Enfin, le monde va beaucoup mieux que ce qu’on me dit. Donc je… Je garde ce positivisme pour être optimiste comme ça. Voilà, c’est mon conseil. C’est aller à la rencontre de la vraie vie, la nature, des vraies expériences, sortez de chez vous. Et globalement, ça se passera mieux que ce qu’on pense.

Katia : C’est le message que je retiens de toi. Allez voir. Allez à la rencontre des autres humains. Tu reviens d’un périple dans tous les pays en -stan. Tu as fait 118 pays.

Alain : 118 pays en tout, là, ça fait… J’ai 46 ans, je suis à 118 pays. Ça s’est un petit peu accéléré ces dernières années. Depuis 10 ans, j’ai accéléré mon parcours. Là, je viens de me faire des pays en stan. Depuis le Kirghizistan jusqu’à Midar. Je suis rentré ici sans prendre l’avion depuis Bichtek, la capitale. Et pareil, c’est une région du monde qui est plein de préjugés. Si je parle à un français de base, les pays en stan, il va me parler de terrorisme, de peur, de musulmans, de méchants, etc. Dans les faits, je n’ai rien vu de tout ça. J’y ai passé plus de deux mois. C’est une région du monde qui est passionnante, avec des gens passionnants. Je n’ai fait que des belles rencontres, j’ai reçu beaucoup de bienveillance. Je dors chez l’habitant. Je découvre que le monde est bien plus beau que ce qu’on nous dit. Je suis un convaincu, je suis un positiviste profond. Engagez-vous, faites le premier pas, souvent je le répète, mais le plus difficile de ce que je fais, c’est de traverser des pays minimalistes, d’exploration profonde des cultures et des gens. Ce n’est pas vraiment difficile en soi. Mais plus difficile, ce qui fait ma différence, c’est la capacité que j’ai à prendre le départ, à partir, à franchir le pas de la porte. La plupart des gens qui nous écoutent là, vous diront non mais je ne peux pas partir, j’ai des contraintes. Effectivement, on a tous des contraintes. Je ne peux pas, j’ai mon chat, j’ai un repas avec ma mère dans deux semaines, on a tous des contraintes. Et au final, une fois qu’on a fait le premier pas, on est parti, on part chez soi avec un petit sac à dos et on s’engage quelque part. Ça peut être deux jours, trois jours, une semaine, un mois, peu importe. On dit toujours de prendre un mouvement, ce mouvement d’itinérance, ce mouvement de nomadisme dans lequel on s’engage avec peu de choses à la découverte du monde qui nous entoure. C’est d’une facilité débordante. Une fois qu’on est parti, tout s’inscrit dans une logique. La nature nous donne des réponses. On trouve le chemin, on trouve un cheminement et ça nous paraît d’une facilité incroyable. On se lève le matin sans savoir où on va dormir et ça se passe plutôt très bien. Il ne faut pas avoir peur de cet inconnu. On est tous… On a été éduqué avec une pensée d’avoir toujours un endroit pour dormir, de se retrouver. Ne pas avoir de toit le soir, on est paniqué en réalité. Il y a toujours des réponses. On trouve toujours… Ça se passe plus que tout très bien. Voilà. Donc, engagez-vous. Je vais le répéter plusieurs fois, engagez-vous.

Katia : Mais nous engager à quoi ?

Alain : Mon créneau, c’est la découverte du monde. C’est le fait de ne pas avoir peur de l’autre, de ne pas avoir peur de l’autre pays, de l’autre culture. Je promets le fait de connaître les autres religions, connaître les autres cultures, sans préjuger, aller à la rencontre de toute personne. Et vous verrez que les gens ont un grand nom. Engagez-vous dans vos rêves. J’ai plein de rêves, je suis un homme rempli de rêves, j’en ai réalisé des multiples. Je n’ai pas fini, encore 46 ans, mais la chance que j’ai, c’est d’avoir pris le départ un peu en rupture par rapport à ce qu’on nous oriente. On nous oriente aujourd’hui à avoir une réussite sociale, économique, matérielle. Je suis un ingénieur centralien, avec une réussite de carrière plutôt bonne pendant les 15 ans et demi de ma vie. Et puis à un moment, j’ai dit, non, je vais m’engager dans autre chose. J’ai envie d’engager mon temps. pour vivre des choses un peu différentes. Mes ambitions ne sont pas compatibles avec le fait d’avoir un mois de congés par an. Je ne vais pas réussir à vivre mes rêves. J’ai eu la chance de pouvoir libérer du temps et je me suis engagé dans des choses extrêmement en rupture. Je suis parti tout seul en Asie du Sud-Est au début, conseil que je donne à tout le monde. Toi aussi, Katia, le jour où tu peux libérer un mois, l’Asie du Sud-Est c’est très simple. Un petit sac à dos, les transports sont faciles, c’est safe, il n’y a pas de difficultés majeures. Et on peut se faire une dizaine de pays en quelques mois avec un vrai bol d’air, et puis c’est intéressant. T’as jamais fait d’Asie ?

Katia : Je suis allée au Sri Lanka, et effectivement c’est la seule fois de ma vie où je pars en vacances en ayant juste décidé de la première nuit où je dors, pas des suivantes.

Alain : Très bien.

Katia : Je n’étais pas toute seule, j’étais accompagnée, mais il n’empêche que c’était ma plus grande crainte de partir sans savoir où j’allais dormir. Le soir. Et en fait je me suis rendue compte que c’était extrêmement facile effectivement de pouvoir se loger.

Alain : Comme la plupart des pays, le Sri Lanka fait partie des pays restés ouverts à une possibilité de dormir chez l’habitant, se réveiller le matin sans savoir, commencer à marcher, prendre un bus, prendre un train. Finalement, on s’apercevoir qu’effectivement, dans le pire des cas, aujourd’hui on a Booking qui aide beaucoup à trouver des endroits, on est connecté. Il y a des pays, c’est plus compliqué que ça, mais Sri Lanka est un pays qui est extrêmement bienveillant. C’est un des pays d’ailleurs que je trouve la population la plus gentille au monde.

Katia : Oui, des rencontres assez extraordinaires.

Alain : Tu vois, tu as déjà fait. Tu fais partie de la minorité des Français qui ont appris qu’on pouvait se lever le matin, s’engager sur un chemin, sans savoir où on va manger ni dormir, et que finalement on survit. Pour faire ça, il faut avoir un peu de temps. C’est plus compliqué quand on est dans une vie cloisoinnée, avec un temps limité. Quand tu pars avec une semaine de vacances, la plupart des gens, même en famille, vont réserver leur nuit, etc. J’insiste sur le fait de laisser une grande part à l’inconnu, à l’imprévu. Plus vous réservez et plus vous planifiez, moins il y aura de surprise.

Katia : « Ne rien prévoir sinon l’imprévisible. Ne rien attendre, sinon l’inattendu ». Je ne sais plus de qui est cette citation mais c’est quelque chose comme ça.

Alain : Ça me parle.

Katia : Se laisser surprendre et porter par la vie.

Alain : Plus on cadre les choses, moi on laisse de place à la rencontre. Si tu as tout bloqué, tu vas rencontrer quelqu’un de merveilleux qui va t’inviter à manger chez lui, tu vas refuser. Alors que ton cœur et toute ton expérience auraient été transformées, si tu avais accepté cette invitation d’aller chez lui. Aujourd’hui, je ne me refuse jamais une invitation. Je provoque même cette invitation, je rêve de me faire inviter chez quelqu’un. Ce n’est pas du voyeurisme, c’est une forme de curiosité, de volonté de rencontrer les gens.

Katia : Et ton premier voyage à quel moment tu as décidé de partir ? Qu’est-ce qui a été le déclic pour partir ?

Alain : Il y a eu plusieurs phases. Il y a eu ma phase de partir quand j’étais ingénieur. Même quand j’étais étudiant, je partais déjà tout seul. Quand j’étais ingénieur, j’ai voulu partir en tant qu’ingénieur. Donc je suis parti en Slovaquie pendant trois ans, en Espagne pendant cinq ans, au Brésil pendant cinq ans. En tant qu’ingénieur, j’ai trouvé dans le travail que j’avais, une façon d’abreuver, d’alimenter ma soif de découverte. Et ensuite, quand j’ai fait le virage, quand j’ai divorcé en réalité, je suis devenu encore plus avide de découverte. Alors là, les premiers voyages se sont accélérés. Je suis parti en Asie du Sud-Est, après j’ai fait l’Afrique, j’ai fait toute Amérique du Sud, Amérique centrale, l’Amérique du Nord, l’Asie centrale, récemment. J’ai exploré l’Europe de part en part. Enfin, on est élevé. 118 pays, ça commence à faire une belle liste.

Katia : C’est énorme. J’avais fait un copier-coller du CV que tu avais partagé sur les réseaux, alors tu es loin d’avoir tout détaillé, mais c’est juste impressionnant en fait, toutes les expériences que tu as pu vivre. On se dit, il est donc possible de vivre tout ça dans sa vie, oui !

Alain : Oui, j’ai plusieurs vies. C’est un CV extrêmement rempli, il n’est pas sur LinkedIn. C’est compliqué, c’est un CV de vie, d’aventures, de sentiments profonds de se sentir vivant. Vous trouverez dans ce CV plein de trucs, je les mets sur les réseaux. Il y a des traversées de déserts en solo, des traversées de l’Afrique, du Nord au Sud. Ce sont de sacrées aventures. Je pars parfois sur deux, trois mois. Ça peut être aussi sur une semaine, en famille, tout seul, ça avec des amis. Je suis ouvert à toutes les solutions. Ma spécialité aujourd’hui, c’est vraiment de partir en solo, de traverser les frontières, traverser les continents, de partir d’un point A, essayer de rejoindre un point B à 6 000 kilomètres de là, sans prendre l’avion, en restant terre à terre, collé au sol, aux gens, au vivant. Et ça me réussit plutôt bien. Certains diront qu’il y a des dangers, je suis encore en bonne santé, tout va bien.

Katia : C’est ce que je t’entendais dire dans ton interview à Radio Biarritz. On te disait, mais comment fais-tu s’il t’arrive quelque chose ? Tu disais, je n’ai aucune assurance santé, je n’anticipe aucun problème. D’ailleurs, je n’en ai eu quasiment aucun. Puis quand bien même, il y aurait un problème, il y aurait une solution sur place. Tu as vraiment foi en la vie.

Alain : J’insiste là-dessus. On a plein de peurs qui sont des peurs conditionnées. Quand tu voyages dans des pays plus pauvres, tu vas à Madagascar, tu vas en Inde, etc. Tu aperçois que les gens vivent réellement au jour le jour. La vraie pauvreté, ce sont des gens qui cultivent leur riz pour manger tous les jours. Ils n’ont pas de système de retraite. On est sur des systèmes familiaux dans lesquels les anciens sont entretenus et nourris par leurs enfants normalement. Je me dis que ces gens-là n’ont pas de prévision à long terme des problèmes. S’il y a des problèmes, ils feront tout ce qu’ils peuvent pour les résoudre. Et c’est ma façon d’aborder les aventures aujourd’hui. Non, je n’ai pas d’assurance de rapatriation.

Je ne sais rien du tout. Je m’engage. Ça me réussit plutôt bien dans tous les pays où tu vas, même avec un enfant. Mon petit dernier, Théo, il a 6 ans. Il a déjà une trentaine de pays à son actif. Il a fait un sac à dos avec moi. Maintenant, il commence à marcher tout seul. Pareil. Il a jamais eu de problème majeur. Les problèmes qu’on a eu de santé avec un enfant en bas âge, on les a résolus dans les différents pays qui finalement ont aussi des systèmes de sang fluide. Ça se passe plutôt bien. Il n’y a rien de dramatique. Il faut y aller. Engagez-vous. N’ayez pas peur.

Katia : On a parlé en aparté de Florian Gomet, à qui tu me fais penser dans ta manière d’appréhender le monde. Je le rappelais, il a parcouru 3200 kilomètres à travers l’Europe, en temps de Covid, sans papier, sans le sou, sans hébergement, sans rien. Il est parfaitement dépouillé. Il est parvenu à aller de bout en bout, ce qui s’était projeté. Et les pieds nus lui aussi.

Alain : On partage pas mal de points communs. Je suis un peu moins extrémiste que lui sur la partie nourriture.

Katia : Oui, parce qu’il est crudivore.

Alain : Pour l’instant, je maintiens une alimentation. Je mange de la viande, je mange un peu de tout. Mais je suis en admiration de voir l’énergie qu’il a eue. Il s’est engagé. Et puis, il a répondu à ses problèmes au fur et à mesure. Et il est arrivé loin. Il est parti sans passeport.

Katia : Un marathon par jour.

Alain : Il a la performance physique que je reconnais. 40 bornes pieds nus par jour, c’est pas neutre. On est sur un rythme soutenu. Je suis en profonde admiration sur ce qu’il a fait. C’est beau et c’est inspirant. J’essaierai de convaincre ma femme et mon fils de partir comme ça.

Katia : Il est parti tout seul avec une équipe de tournage. Effectivement, on le voit de bout en bout. C’est assez incroyable comme expérience. En tout cas, il en témoigne aujourd’hui. Il est en train d’écrire dessus. Il en a vécu bien d’autres avant de s’engager dans cette expérience-là. Avec lui aussi, une foi dans la vie et une intuition très marquée.

Alain : C’est un homme engagé, clairement.

Katia : Et le fait d’être pieds nus, ça m’intrigue. Peut-être que tu l’as raconté maintes et maintes fois. Pourquoi pieds nus ?

Alain : Le pieds nus est venu progressivement. J’ai eu la chance de vivre depuis plus de 10 ans au Brésil, à Rio de Janeiro. La vie sportive. Je suis un coureur de montagne. Je suis aussi un coureur de plage sur les plages de Rio. Il y a des grandes surfaces de plage. La meilleure façon de courir, c’est pieds nus. J’ai débuté là-dessus. J’ai fait beaucoup de pieds nus sur les plages. Je partais courir. Pour le coup, je commençais à faire un peu de ville aussi, un peu de jungle. J’ai fait de la jungle pieds nus. J’ai découvert que ça passait. Et pour le coup, je suis devenu un passionné des pieds nus. Parce que je me suis aperçu que je me blessais beaucoup moins pieds nus qu’en mettant des chaussures. Les chaussures me blessent. Elles me font des ampoules. Elles me font perdre des ongles. J’ai eu la chance de courir beaucoup d’ultra-trails dans lesquels je me suis systématiquement blessé les pieds. J’ai perdu les ongles. J’ai fait de grosses ampoules, etc. Depuis que je fais pieds nus ou en tongs, depuis que je minimise les matériels pour me protéger, je suis plus prudent et je ne me blesse moins. Donc, c’est une vraie… Il y en a quelques-uns dans ce monde à avoir découvert le pieds nus. Je conseille réellement de le faire.

Katia : Florian explique exactement la même chose que toi. Alors, lui, il avait lu un livre aussi qui l’avait fortement marqué. Je crois que c’était un Indien qui racontait aussi son histoire. Il avait beaucoup de problématiques d’inflammation, de problèmes d’entorse, etc. Des problèmes articulaires, inflammatoires. Et donc, en lisant ce livre, il s’est lancé dans l’aventure du pieds nus. Il s’est rendu compte que son corps tolérait beaucoup mieux. Peut-être que je ne le raconte pas aussi bien qu’il le raconte, mais en tout cas, son corps tolérait beaucoup mieux le fait d’être pieds nus. Il avait beaucoup moins de blessures, voire plus du tout. En fait, il explique bien comment derrière les baskets, il y a toute une industrie. On voit bien l’inutilité où, au contraire, ça peut créer beaucoup plus de blessures. Encore une fois, c’est un changement de paradigme.

Alain : Donc, je me promène régulièrement pieds nus, en tongs. Je prends goût à ce contact avec le sol, quel qu’il soit, même en ville, même dans des sols… Même sur du béton, ce n’est pas l’idéal. L’idéal est la nature. Moi, j’ai fait des trails de plus de 40 ou 50 kilomètres 100 % pieds nus. Donc, certainement, ça devient des grosses distances où on apprend à refroidir son pied quand il réchauffe, à le mettre dans de la boue pour protéger et mettre une couche protectrice. Enfin, il y a plein de solutions qu’on apprend naturellement sur le tas. Et aujourd’hui, je suis capable de faire 40, 50 kilomètres de montagne 100 % pieds nus en gérant ma vitesse en fonction de ma sensibilité. Donc, on est beaucoup plus connectés. Un peu moins vite qu’en tennis, oui. Mais ce n’est pas grave, on a du temps.

Katia : Et en tongs ? Alors ça, je trouve assez extraordinaire.

Alain : La tong, c’est un compromis. La tong, c’est clairement connu au Brésil. J’avais une marque à Havaianas. Aujourd’hui, j’ai une marque Kuxu qui est une marque qui me soutient ici au Pays-Basque. C’est une bonne solution pour protéger la voûte plantaire quand il y a vraiment des surfaces, peut-être des épines, etc. C’est vraiment un bon compromis. On reste peu protégés. Mais finalement, c’est suffisant sur les grandes distances. Parfois, la voûte plantaire s’échauffe. Ça vaut la peine de la protéger quand même. Donc, pieds nus en tongs, c’est ce que je conseille à tout le monde aujourd’hui.

Katia : Je trouve ça assez extraordinaire. Une des premières vidéos qui me revient, c’est que tu es sur le chemin où tu vas vers Pasaia. Je te vois en tongs et je me dis comment c’est possible de pouvoir marcher en tongs sur des chemins qui sont assez escarpés. C’est qui ce gars ?

Alain : Ça m’arrive. Je pars d’ici, je pars de Bidart et je vais jusqu’en Espagne, Pasaia. Comment c’est possible ? C’est possible. Écoute, je ne savais pas non plus. Je t’avoue que je n’avais jamais vu personne le faire. C’est le genre d’expérience que je fais en voyage. Je teste. Je vois jusqu’où je peux aller. En pieds nus, en tongs. Et ça, je le conseille. Essayez, essayez. J’essaierai de faire des initiations aux pieds nus, bienveillantes, pour essayer de rompre un peu avec le paradigme habituel. Parce que la plupart des gens nous transmettent des peurs qui sont des peurs irrationnelles, des peurs de gens qui n’ont pas essayé. Il y en a eu quelques-uns à avoir essayé. Et tous ceux qui ont essayé, ils partagent le même constat. Ceux qui le font, ils te disent que c’est agréable, c’est bien. Tous ceux qui te diront que ce n’est pas bien, ce sont des gens qui ne le font pas. Donc là, j’ai appris un truc, c’est d’apprendre à écouter ceux qui le font.

Katia : Donc tu vas créer la confédération des pieds nus.

Alain : On est quelques-uns, des illuminés à faire ça.

Katia : Comment est-ce que c’est perçu par le monde à l’extérieur ? Quand tu te promènes en ville, en famille, que tu es pieds nus ou en montagne ?

Alain : En montagne, on me prend pour un fou. Je suis dans le monde du trail, un monde qui est quand même assez développé sur des super chaussures, des paires de chaussures à 100, 150 euros. Les gens dépensent beaucoup de matériel. Je ne suis pas classique. Je suis clairement décalé. En ville, c’est pareil. Même en hiver, ce n’est pas classique.

Katia : J’ai été surprise moi aussi aujourd’hui de te voir arriver avec le temps tempétueux que nous avions, en t-shirt et en tongs.

Alain : Les éléments ne me font pas peur. Je tiens plutôt bien le froid. Je suis perçu comme un illuminé. Ce qui compte pour moi, peu importe, c’est que ma femme m’aime comme ça. Et puis moi, je me sens bien. Oui, je pense que je ne suis pas vu comme un mec classique. Je suis sorti un peu des cadres. J’ai du mal à mettre des chaussures. Socialement, j’en mets de temps en temps. Quand ma femme réellement m’impose, je porte des chaussures. Mais quand je peux éviter, tu me verras pieds nus ou en tongs. C’est largement suffisant.

Katia : Quel est le message que tu veux transmettre ?

Alain : Par rapport aux tongs ou par rapport à la vie ? Non, c’est chercher le bonheur dans les choses simples. Le matériel pour moi, les possessions matérielles ne m’apportent plus le bonheur réel. L’expérience, tout ce qui est expérience est prioritaire. L’exploitation de mon temps, qui est un temps limité sur cette terre, est fondamental. Pour moi, je ne suis pas malade. Je n’ai pas une maladie dégénérescente. J’ai la chance d’être en parfaite santé. Mais je me sens malade aussi. Dans le sens où on porte tous la mort en nous. Notre temps s’écoule. Et il va s’arrêter un jour. Si on a des rêves, si on peut le faire maintenant, faisons-le maintenant. Là, en 46 ans de vie, j’ai vu 118 pays. C’est un indicateur. Je veux dire qu’on peut vivre nos rêves. J’ai vécu des centaines de rêves. Des centaines de rêves que dans une vie normale, il faudrait peut-être 15 ou 20 vies pour faire. J’ai réussi à tout encastrer et à maintenir plus ou moins une vie équilibrée, une femme, des enfants. J’essaie de trouver un compromis en permanence. Ce que je dis, c’est qu’il y a plein de solutions pour réaliser vos rêves. Je n’ai pas la solution de chacun. Chacun a ses contraintes financières, familiales, de temps, etc. Mais je pense qu’on est beaucoup plus valable. Je ne suis pas le seul à pouvoir faire ce genre de choses. La différence que j’ai, c’est la capacité que j’ai eue à prendre le départ, à m’engager sur ce premier pas vers l’aventure. Depuis 10, 15 ans, je n’arrête plus et j’ai du mal à arrêter. J’ai envie de garder cette liberté.

Katia : Il y a une forme d’addiction.

Alain : Oui, il y a une forme d’addiction. Il y a une forme de ressenti d’avoir pris les bonnes décisions avec ces ruptures dans le passé. Je répète souvent, mais pour moi, la bonne décision a toujours été de partir. Et ça, c’est inquiétant. Effectivement, dans la société actuelle, je ne suis pas quelqu’un qui aime rester. J’aime partir. Un départ, que ce soit en famille, à plusieurs, etc. Je dis toujours, pour vivre ce que j’ai vécu, il faut partir. Pour vivre intensément, il faut prendre ce départ. C’est une forme d’addiction. Je suis devenu addict à ce besoin de rencontre avec différentes cultures, de découvertes. Non seulement de découvrir, mais aussi de partager. Je partage sur les réseaux sociaux ce que je vois. Je suis devenu un passionné de tout ça. Je ne sais pas si ça va m’immuniser ou pas. Pour l’instant, ça ne diminue pas. Avec l’âge, je reste en paix. Et je n’ai pas envie de me soigner. Je me sens bien.

Katia : Est-ce qu’il y a une forme de fuite aussi, finalement, à partir, au bout du monde, à explorer ?

Alain : Bien sûr, je fuis. Je fuis beaucoup de… On fuit des problèmes quand on reste. On est contraint de s’attaquer à plein de problèmes. Mais ça fait 15 ans que je fuis sur les critères habituels. Mais j’ai vécu intensément ce que j’ai vécu. Je n’ai aucun regret.

Katia : Après quoi tu cours ? Qu’est-ce que tu fais d’échapper ?

Alain : Je cours après mon bonheur. Non, j’essaie d’échapper à rien du tout. J’essaie d’échapper à la tristesse, d’échapper aux problèmes. Et je cours après mon bonheur. Mon bonheur est… Je sais que je le trouve systématiquement dès que je cours dans les montagnes, dès que je vais  nager, ou faire du paddle sur la mer, à prendre des vagues, sur les plages, à aller dans les… les nouveaux pays, je trouve un bonheur… un bonheur entier. Le bonheur est plein quand je suis en famille. Tu te demandes, où est-ce qu’est mon bonheur sur ce chemin ? Clairement, c’est partir à la découverte en famille. C’est ça que je… C’est mon rêve. C’est mon rêve permanent. Dès que je peux, je veux aussi emmener avec moi ma femme, mes enfants, etc. Mais tout seul, je suis aussi heureux. J’ai trouvé un moyen clair de remplir mon âme dans des moments incroyables. J’aurais du mal à m’arrêter de courir, de marcher, d’avancer, de pédaler, à voir.

Katia : Qu’est-ce que tu as appris sur toi au fil de tes explorations ?

Alain : Sur moi, j’ai appris que j’étais… Bon, je suis quelqu’un d’assez unique sur ma capacité à m’adapter à toutes les situations. J’ai appris ma capacité à ne pas avoir besoin de grand-chose pour être heureux. J’ai appris ma capacité à ne pas avoir besoin de manger beaucoup pour être bien. J’ai appris que j’étais quelqu’un d’extrêmement adaptable, passionné par les autres cultures, profondément tolérant. J’ai appris à perdre un petit peu mes notions de préjugés. On a tous des préjugés. Même moi, je m’estime quelqu’un d’extrêmement ouvert aujourd’hui, mais on est quand même tous influencés par certains préjugés. Donc, je me rends compte aussi de mes préjugés. Non, j’ai appris sur moi énormément de choses. Je me sens un homme à sa place. J’ai appris à être moi. J’ai appris à être la personne que je suis profondément. Pas la personne de la société, de mes parents, de ma famille, attends de moi, mais bien celle que je suis. Je suis un homme que je lisais au début. Je suis un explorateur, aventurier. C’est ce que je suis profondément. C’est ce que j’aime découvrir, partager, rencontrer. Je me sens épanoui dans ce rôle de père. Et puis voilà, c’est ce que je suis. C’est ce que je suis profondément.

Photo d'Alain Cayeux et de Katia Crabé

Katia : Quelles sont tes valeurs ?

Alain : Ma valeur principale, c’est la liberté. On s’en rend bien compte. Je suis un homme épris de liberté. J’ai du mal à rentrer dans toute forme de cloisonnement, de règles. Je suis devenu quelqu’un de passionné par la liberté, de tolérance, d’amour, de paix. Ça paraît être un discours un peu sectaire ou un peu quasiment religieux, mais mes voyages, mes explorations m’ont permis à voir le monde avec un amour incroyable. Ce n’est pas ce qu’on nous transmet aujourd’hui dans les médias. Les médias n’ont aucun intérêt à nous transmettre un vrai amour entre les gens. On nous montre plutôt la partie négative, les conflits, etc. Et non, ma valeur principale, c’est liberté, amour, paix, tolérance, ouverture d’esprit, partage. Je suis devenu un peu un gourou de la paix, de la vie du Carpe Diem, du moment présent. Dans ma recherche du bonheur, j’ai appris à faire fi du passé et à ne pas me concentrer sur le futur. Je vis dans le présent surprenant pour beaucoup. Ma femme connaît tous les problèmes et les difficultés que je peux avoir. Elle me trouve quasiment philosophe. C’est-à-dire que j’ai, comme tout le monde, plein de problèmes. Mais je continue à voir dans le présent le bonheur. Tu me vois aujourd’hui, je suis profondément heureux.

Katia : C’est en tout cas ce que je perçois de toi sur les réseaux parce que tu communiques aussi beaucoup sur les réseaux. Et c’est ce que je perçois de toi là, en présence. Ce n’est pas un masque que tu te mets sur les réseaux. Ça peut être une posture que tu prends, mais non.

Alain : Je suis profondément heureux dans la vie. Je regarde le monde avec bienveillance réellement. Dans la nature, sur les réseaux, vous me verrez quasiment en extase. Ce sont des moments de ressentis qui sont vraiment… Je m’estime hyper chanceux. Je publie beaucoup parce que j’ai toujours l’impression de vivre quelque chose d’unique. Tu me sens profondément chanceux.

Katia : Tu partages.

Alain : Oui, je partage. J’aime partager parce que j’ai l’impression de voir des choses qu’on est très peu à avoir la chance de voir, de voir un vrai monde. Donc, je le partage avec intensité et j’ai l’impression d’être quasiment le seul à voir ça, ce qui n’est pas toujours le cas, mais en tout cas, mon ressenti est d’être profondément chanceux. Donc, je le partage. Je le partage chaque journée comme si c’était la dernière. Je vis… C’est un ressenti qui paraît… « Tu vas pas mourir. Pourquoi tu dis ça ? » Je dis non, mais c’est une façon de vivre. C’est une façon de voir le monde. Si chaque matin, tu te dis qu’est-ce que je vais faire aujourd’hui si j’allais mourir bientôt, tu ferais des choses certainement différentes de ce que le commun des mortels fait. Je le disais encore aujourd’hui à ma femme. Aujourd’hui, ce que j’ai fait, j’ai fait ce que j’avais envie de faire. Il n’y a aucun regret. Je n’ai aucun regret.

Katia : Comment es-tu arrivé à avoir cette conscience-là ?

Alain : L’expérience. L’expérience, réellement, je pense qu’on ne prend pas de la confiance en regardant…

Katia : La conscience. Tu as entendu confiance mais oui, ça vaut pour les deux. Ça vaut pour les deux.

Alain : Alors, la conscience, cette conscience du monde…

Katia : Pas de cette urgence à vivre, mais de profiter de la vie en permanence un jour après l’autre, de t’émerveiller de tout.

Alain : Je pense que j’ai toujours été comme ça naturellement, mais clairement, un divorce, un divorce avec un plan de vie que j’avais tracé avant le divorce, un plan de vie classique de père de famille avec une vie d’ingénieur, d’expatriation diverses et variées, une vie bien remplie, sportive. J’étais le même bonhomme, mais j’avais une vision claire d’arriver à la retraite, de voir mes enfants, d’avoir un chien, acheter une maison, une voiture. Voilà, c’était mon schéma classique. C’était un schéma que j’ai connu jusqu’à une dixième année, jusqu’à 2010 à peu près. 2010-2011, c’est la vision que j’avais et ça me convenait assez bien. Le divorce, ça fait exploser un petit peu tout ça. J’ai découvert qu’on n’était pas toujours maître de son destin, que même en faisant toutes les choses bien, tout pouvait exploser. Pour le coup, toutes les prévisions de l’avenir ont explosé et pour le coup, j’ai décidé de prendre mon avenir, mon présent en main et de vivre ma vie comme je l’entends. Donc, je suis devenu une forme d’égoïsme, une forme de priorisation du bien-être immédiat que j’applique depuis quasiment dix ans. C’est ça, c’est le fait que chacun est responsable de son bonheur. Il ne faut pas attendre quoi que ce soit de qui que ce soit. Je pense qu’on est chacun à la face de son bonheur et que ce n’est plus le contraire. Le bonheur des autres qui nous entourent dépendra plus du fait que nous on soit heureux. Si moi, je ne suis pas bien, mes proches ne sont pas bien. Donc, je décide de tout faire pour être bien et ça m’a réussi de début.

Katia : C’est un message fort et en tout cas, c’est aussi le message qui est véhiculé en filigrane de toutes mes interviews qu’on a cette capacité à pouvoir se rendre heureux tout seul, mais qu’il faut le décider à un moment donné. Toi, tu as eu un déclic aussi.

Alain : Un accélérateur.

Katia : Tu as décidé à partir de faire des choix.

Alain : D’assumer mes choix, d’être heureux dans ma vie, de prendre des choix parfois contraires ou en opposition avec ce qu’on attend de nous. Et puis voilà, je suis encore là. Je suis en bonne santé. J’ai un monde qui est encore grand à explorer. Et à voir la suite. Mais je pense que c’est plutôt un bon conseil à ceux qui veulent réellement trouver une voie alternative ou qui ne sont pas heureux dans leur vie. La bonne décision, je pense que c’est vraiment de s’engager vers un changement. Il n’y a pas de danger majeur. Vous pouvez revenir dans votre vie classique. Vous pourrez dire allez-y, essayez, testez, partez, changez. Globalement, ça se passe bien.

Katia : En préparant cette interview, il y a une citation qui m’est venue. L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Ça te parle ?

Alain : Ceux qui me suivent sauront que je suis un passionné de lever le soleil. Partout où je vais, où que j’aille, j’ai quelques rituels de bien-être. C’est le run du matin. Je réveille à trois, quatre, cinq heures du matin, tous les matins pour aller voir le lever le soleil. Dans les pays asiatiques, le soleil se lève tôt, cinq, six heures plus tard. Je monte des sommets de nuit pour voir un petit peu la nature, rencontrer le soleil qui est mon principal partenaire de jeu du matin. Et ce n’est pas que ça en fin de compte. C’est juste le fait qu’on a accès à un monde qui est plutôt préservé dans la période du matin. J’étais à huit, neuf heures du matin. Il n’y a pas grand monde qui s’occupe de la nature et je suis souvent seul au contact de la nature, au contact des villes. Il n’y a pas que le lever le soleil qui m’intéresse, il y a aussi la vie du matin. J’ai appris ça dans les pays d’Asie, dans les pays aussi de l’Amérique du Sud, au Brésil notamment qui est un pays où quand on se lève le matin tôt, je parle de quatre, cinq heures du matin, on aperçoit une vie qui est entière. Il y a des villes qui grouillent de personnes qui font du sport, qui font de l’activité en Asie, sur Vietnam, au Laos, au Cambodge, etc. Vous verrez des gens qui font des Tai Chi Chuan, qui font des activités sportives dans la rue, qui jouent au badminton local. Beaucoup de pays vont découvrir leur bien-être par rapport à cette activité matinale. Une des clés de mon bien-être, c’est cette notion du monde qui appartient à ceux qui se lèvent tôt. Je pense que le bonheur appartient aussi à ceux qui se lèvent tôt. Engagez-vous le matin, essayez de trouver une activité. Il faut se coucher tôt. Je suis un couche-tôt.

Katia : Je peux partager une anecdote ?

Alain : Vas-y.

Katia : On a échangé par message pour caler le rendez-vous d’aujourd’hui. Hier, tu m’as envoyé un message, tu m’as fait trop rire à 21h15, me souhaitant Bonne nuit. Et moi, je me marrais parce que ma soirée, elle commençait là.

Alain : Quand le soleil est couché, Alain Cailleux commence à penser à se coucher. Je suis synchronisé avec le soleil. Là, en hiver, les journées sont plus courtes. Globalement, dès que le soleil se couche, sincèrement, je pense à me coucher.

Katia : Comme les anciens. J’ai interviewé un monsieur de 99 ans qui voulait recueillir son histoire pour la partager à sa famille. Et il me racontait qu’il est né au Maroc, qu’il a grandi au Maroc. Et en fait, à l’époque, ils n’avaient pas d’électricité et donc ils vivaient au rythme du soleil. Donc, ils se levaient, se couchaient en même temps que lui.

Alain : Je pense que c’est une des clés du bonheur. Et il ne disait pas qu’il n’était pas heureux. Mais c’est vrai que j’ai un rythme. Ma femme, elle s’y est habituée.  Donc je me lève très tôt et pour le coup, je me couche tôt aussi. Il est rare qu’après 10 heures, je sois réveillé. À 22 heures, la plupart du temps, je suis en train de dormir. L’été, c’est plus compliqué. Quand il y a un coucher de soleil sur la côte basse qui arrive à 22 heures, 22 heures 30, c’est plus dur d’enchaîner le fichier de soleil et le lever de soleil et j’y arrive aussi. Et je me couche rapidement, je ne suis pas un gros fêtard. Je ne suis pas non plus un ascète. Je vis bien, je sais sortir, je peux boire parfois mais je vis très bien cette connexion au soleil. Je pense que cette phrase, cette citation que l’avenir appartient à ceux qui savent tôt, je ne sais pas quel est le sens de la citation. Je ne sais pas si c’est lié au… Moi, j’ai toujours pris ça comme quelque chose du fait que c’était le niveau pour s’engager vers ses rêves. Et j’ai appris, il n’y a pas de lecture, il y a de la littérature qui en parle, le fait que le bien-être avec cette activité matinale, ça peut être du sport, ça peut être de la course à pied, ça peut être de la natation, ça peut être de lire, ça peut être de faire du yoga. Mais commencer tôt sa journée, entre six heures et huit heures normalement, avant de commencer cette activité classique, le travail, etc., fait du bien et garantit que le reste de la journée est quand même… C’est du bonus. Je dis souvent, à sept heures du matin, j’ai déjà fait un lever de soleil au sommet d’une montagne, j’ai rencontré plein de gens, j’ai visité une église.

Katia : Tu en embarques aussi avec toi. J’ai vu que tu organisais aussi des levers de soleil.

Alain : Si un jour tu veux, c’est sûr que tu es bienvenue. Quand je suis au Pays du Basque, j’organise souvent des levers de soleil au sommet de la Rhune. C’est un très cool endroit pour pouvoir lever le soleil. J’aime cette montagne, je la partage avec grand plaisir. Beaucoup de gens vous le diront, ça se dit dans la littérature. Commencez la journée par une activité qui vous fait du bien. Faites quelque chose pour vous, de manière égoïste. N’attendez pas les autres, faites-le. Souvent, on s’en rend compte, mais quand tu mets une activité le soir, une journée de temps d’art, de travail, etc., il y a toujours des excuses. Tu as un enfant qui est malade, tu as pris du retard parce que tu as eu une réunion de travail qui a duré longtemps. Au final, tu ne feras pas l’activité que tu avais prévu. Si tu la mets le matin, entre 5 et 6, entre 6 et 7, ça ne dépend de personne. Ça ne dépend que de toi. Te coucher et te lever tôt. Et globalement, je pense que c’est une des clés du réussite. La plupart des gens qui parlent de bonheur, il y a peu de couches tard qui se lèvent tard. Beaucoup de gens qui se synchronisent pas mal avec le soleil et qui ont une vie relativement saine, peu festive. Je n’ai pas dit pas festive, j’aime la fête aussi.

Katia : Comment est-ce qu’on peut communiquer avec toi ? Tu es très connecté sur les réseaux, tu es sur Facebook ?

Alain : Facebook, Instagram, principalement. Les réseaux un peu vieux. Je n’ai pas fait le virage YouTube, TikTok encore que je le ferai bientôt. Mais oui, YouTube, Facebook, Instagram, pour moi, en général, je suis connecté. Alors, je suis connecté, c’est intéressant parce que je ne suis pas si connecté que ça. Je suis extrêmement connecté. Je publie énormément, je suis productif, mais c’est par phases ce que je fais. Je me connecte une demi-heure intensément et en général, après, je laisse le téléphone quand je suis en aventure.

Katia : Tu ne passes pas du temps à scroller et à regarder les publications ?

Alain : Je scrolle assez peu, je communique plus de manière poussée, je scrolle très peu et je publie ce que je vois, je filme ce que je vois ponctuellement. Je filme, je crois, quatre minutes par jour de ma vie que je partage, ma vie en aventure, en voyage, en exploration, ma vie familiale. Je partage en toute transparence un peu ma vie. Là, vous me retrouverez assez facilement.

Katia : Est-ce que tu as des projets ?

Alain : Oui. J’ai plein de projets. Je suis rempli de projets. C’est un problème, c’est que ma tête est… Ça bouillonne. Ça bouillonne. Le projet principal, c’est de poursuivre ma conquête, l’exploration des pays. C’est un indicateur que je suis maintenant depuis un an ou deux. Je ne comptais pas trop jusqu’à maintenant, je ne comptais pas. Je visais l’exploration. Maintenant, ça commence à avoir du sens. 118 pays, donc on sait qu’il y a près de 200 pays classifiés à l’ONU. C’est un indicateur que je vais suivre et pour le coup, c’est quelque chose qui parle un petit peu au grand public. Donc, je vais l’utiliser. Mon but, c’est de trouver des partenaires pour réussir à poursuivre cette aventure. Jusqu’à maintenant, je me suis principalement autofinancé.

Katia : La question peut se poser, effectivement, comment est-ce que tu fais ?

Alain : Financièrement, très simple, c’est que j’ai quitté ma vie d’ingénieur il y a plus de 12 ans, il y a 11 ans. Lorsque je l’ai quitté, j’ai eu un chêque au départ et j’ai fait un virage complet. J’ai changé mon niveau de vie, mon coût de vie, mes dépenses. J’ai dépensé ce chèque de plus de 100 000 euros, voilà, avec modération, progressivement. Je me suis autofinancé la plupart de mes aventures. Aujourd’hui, j’arrive au bout de cet argent.

Katia : On lance un appel.

Alain : Donc, maintenant, je suis en phase d’un virage pour réussir à poursuivre mon aventure. Mon cœur n’a pas changé. L’homme que je suis, je suis cet homme. Tout ce que je ferai dans les prochains mois, années, etc. aura toujours le même objectif. Partir, découvrir du monde en famille, je ferai tout ce que je peux pour trouver des solutions, pour me réaliser, ma réalisation. Donc, projet numéro un, c’est celui-là. Et dans ce projet, il y a évidemment plein de sous-projets qui vont se créer. Donc, c’est réussir à emmener ma femme dans les Caraïbes. J’en ai parlé. J’ai essayé de faire le pays dans la zone des Caraïbes que je n’ai pas encore fait. Il faut qu’on trouve une solution pour réussir à en explorer certains en famille. Ça, c’est bien, je pense. Je rêve de ramener mes enfants en vélo pour traverser les États-Unis. Tu vois, mettre mes enfants chacun sur un vélo et leur apprendre un petit peu ce nomadisme. Ce n’est pas classique. Un père de famille qui dit, mes enfants, moi je les emmène, je rêve de les emmener. Voilà. Donc, c’est ça mes principaux projets pour l’instant. Et puis là, à court terme, un projet de partir au Brésil comme tous les ans. On a une vie assez nomade. On fait une migration quand le temps se refroidit au Pays Basque. On repart à Rio de Janeiro où j’ai ma belle-famille, la famille de ma femme Soumaya. Différents projets. J’écris bientôt mes projets le 24. Je structure en général des projets trop, trop long terme. J’écris généralement annuels. Je m’écris une série d’objectifs ou de rêves à réaliser. En général, c’est bien. Ce que j’écris se réalise. Moi,

Katia : J’ai été touchée par ton humanité et ta manière de voir le monde. C’est pourquoi je t’ai proposé de participer à mon podcast. C’est quoi pour toi le nouveau monde ?

Alain : Le nouveau monde, ce monde dans le rêve, c’est un monde avec peu de frontières, un monde avec peu de guerres. Évidemment, ça paraît toujours idéaliste, mais aujourd’hui, ce n’était pas comme ça quand j’étais jeune. Aujourd’hui, l’expérience de tout ce que j’ai pu voir comme pays anciennement en guerre, j’ai fait le Vietnam, le Laos, le Cambodge, plein de pays qui ont été des pays au cœur de conflits armés dans lesquels je n’ai rencontré que des gens bons. Et je me suis dit, mais comment on pouvait distinguer à l’époque un Khmer rouge d’un mec du sud. J’ai compris que non. C’était bien les mêmes gens, des gens extrêmement bons, tous, qu’on a manipulés par des intérêts économiques ou militaires, etc., auxquels je souhaite qu’on ait un monde alternatif dans lequel les gens ont une vision un peu plus ouverte du monde, dans lequel ils s’aperçoivent que finalement, on est tous sur une planète, que toutes les personnes qu’il y a sur la planète que j’ai rencontrées ont la même envie d’avoir une vie de famille, d’avoir une vie en paix. Il n’y a pas de vrai haineux à niveau individuel, ça n’existe pas. L’homme est conscient, il est ouvert. La haine à un niveau collectif existe pour des raisons politiques, économiques, militaires, etc. Mais en réalité, je pense qu’on peut éviter, nous sommes un peu moins sur la partie matérielle, qu’il vit plus en paix, qu’il se tolère plus, qu’il a une vision beaucoup plus pacifiée des religions. On porte moins de jugement. Je rêve d’un monde sans la peine de mort, Je suis devenu un peu idéaliste. Je redis, je n’étais pas réellement comme ça il y a une dizaine, une quinzaine d’années. Aujourd’hui, mon expérience du monde me donne envie de me faire croire que c’est possible, que ça peut se produire. Quand je dis un monde sans frontières, j’insiste là-dessus, je suis à la fois pour un monde sans frontières avec des cultures locales. J’ai appris à valoriser toutes les cultures locales. Mon fils, aujourd’hui, il apprend la langue des ancêtres, il apprend le basque à l’école. Je suis convaincu que ce n’est pas incompatible. Peut avoir un monde sans frontières et avoir plein de cultures qui se défendent, qui avancent, qui se communiquent. Les frontières, tu avais connu ça à l’époque du Covid, ça a été pour moi un monde qui m’a fait peur. J’ai vu les frontières se fermer. Elles se sont fermées pour des raisons sanitaires. Elles sont restées fermées longtemps. La frontière d’à côté, la frontière France-Espagne, même après la crise sanitaire, ils ont profité pour maintenir la frontière fermée avec des flux migratoires qui venaient de l’Afrique, qui étaient rebloqués à la frontière Espagne-France. Ça me fait du mal, ça me fait du mal. À l’école individuelle, je suis devenu un passionné de frontières ouvertes. J’ai du mal à supporter ces frontières qui se ferment pour des raisons diverses. Il y a des choses sanitaires, des migrations, de peur. Je n’ai pas la solution à tous les problèmes du monde. Je sais que les pays, les zones les plus compliquées sont souvent des zones où les frontières sont fermées et on se retrouve avec des zones qui ne sont pas safes. C’est plutôt le contraire. Plus on ouvre les frontières, plus c’est safe. C’est mon point de vue.

Katia : Quelle est ta pierre à l’édifice ?

Alain : Ma pierre à l’édifice, je contribue en montrant une vision positive du monde. Je pense que réellement, ceux qui me suivent verront que j’ai une vie relativement simple. Je m’attache à… Mon lien de nature est assez unique. Ma connaissance pratique du monde est loin de ce que vous pourrez voir dans les médias. J’insiste sur avoir une… J’estime avoir une vision assez objective de la rencontre des personnes et des gens que je vois sur mon chemin. Et j’ai l’impression que ce n’est pas incompatible avec le fait de suivre l’actualité, mais c’est bien complémentaire. Vous aurez une vision un peu plus factuelle et basée sur des faits locaux. Donc ma contribution au monde, c’est ça. C’est vous inciter à vous engager, vous inciter à découvrir ce qui vous entoure. Ça peut être votre ville, votre région, votre pays, votre continent, ce que vous voulez, mais engagez-vous à votre niveau et puis l’envie de réaliser ses rêves. Vraiment, je suis un exemple d’une personne où j’avais pas forcément tout pour Alzheimer. J’avais tout pour une vie relativement rangée et carrée. Et puis au final, au bout de dix ans, tu vas voir qu’il y a pas mal de choses qui se sont faites. Je n’ai pas fini. Je n’ai pas toutes les réponses sur comment je vais le faire, mais je suis optimiste. Les solutions sont sur le chemin. Il y a plein de réponses qui viendront.

Katia : L’interview touche à sa fin. Quelle est la question que je ne t’ai pas posée que tu aurais aimé que je te pose ?

Alain : Tu m’as tout demandé. Tu m’as tout demandé et tu m’as tout demandé quasiment. Non, non, je n’ai pas de question particulière.

Katia : Est-ce qu’il y a quelque chose que tu veux ajouter avant que moi, je te pose encore quelques petites questions pour terminer ?

Alain : Le message principal, c’est engagez-vous, engagez-vous. N’ayez pas peur. N’ayez pas peur du monde. Le monde est plutôt beaucoup plus sûr quand vous partez que quand vous restez chez vous le lendemain. Donc, c’est le message principal. Engagez-vous. Et puis, n’hésitez pas à me contacter si vous avez des idées de financement pour mes prochaines aventures, ceux qui me suivent actuellement. Il y a du contenu que je partage plutôt bien ce que je fais.

Katia : Et tu as une belle communauté aussi. Tu as pas mal de personnes qui te suivent sur les réseaux.

Alain : Je suis au Pays Basque au niveau français.

Katia : Physiquement et virtuellement, tu as une bonne communauté

Alain : Mon virtuel n’est qu’un outil pour le physique. Je suis un passionné de rencontres physiques. Mon virtuel pour moi est un très bon outil. Certains vont dire c’est un vice, c’est faux, ce n’est pas mon cas. Ça m’a toujours fait des belles rencontres. Katia tu es là aujourd’hui.

Katia : Oui, on vit à 30 minutes l’un de l’autre. Il a fallu en passer par les réseaux pour que je te découvre. C’est aussi ce que l’on en fait.

Alain : C’est une porte ouverte. De la même façon quand je dis quand je pars à l’étranger, je fais des belles rencontres. Dès que j’ouvre mes portes ici, en organisant des pique-niques sur la plage, des levers de soleil, etc. Globalement, je rencontre des gens. Je rencontre toujours des gens qui sont passionnants. Parfois, je voyage quand je reste chez moi à Bidart. Je voyage en rencontrant les gens.

Katia : On va terminer sur le portrait chinois. Si tu te rappelles le petit jeu « Si tu étais une fleur, tu serais… » Alors moi, pour commencer, ce serait « Si tu étais un plat, lequel serais-tu ? »

Alain : Le Dal Bhat. Un plat népalais. Népal, Tibet. Dans les montagnes de l’Himalaya, le plat numéro un qu’on mange en permanence quand on est en montagne, c’est le Dal Bhat. On ne le mange pas le matin, mais on le mange midi et soir. C’est un plat de riz avec un peu de haricots noirs et un petit nid de pain, parfois un peu de poulet. C’est un plat typiquement népalais. Donc, ça me rattache aux montagnes. Ça me rattache à quelque chose qui m’a toujours apporté… Ce plat m’a toujours donné beaucoup de bonheur. Quand tu as un manque d’énergie en montagne, quand tu fais 30, quand tu as vécu un peu d’aventures népalaises dans l’Himalaya, te diront que ce plat c’est un vrai bonheur. C’est un vrai bonheur.

Katia : Eva, que j’ai interviewée dernièrement, m’a cité le même plat que toi. Elle a été au Népal et c’est le plat dont elle m’a parlé.

Alain : C’est bien. Tu rencontres des gens qui ont un petit peu de parcours. Ce n’est pas un plat extrêmement bon ni fin, mais il est tellement standard et tellement lié à l’aventure dans l’Himalaya que ça donne une religion quasiment.

Katia : Si tu étais un livre ?

Alain : Si j’étais un livre, je te dirais L’attitude zéro de Mike Horn. Ah oui, oui. C’est un livre très sain, très mal écrit. On ne peut pas dire que c’est un écrivain, mais le contenu m’a totalement touché. Je l’avais lu il y a un peu de temps, une dizaine d’années que j’ai lu. C’est sur Mike Horn qui raconte son aventure autour de l’équateur. Il s’est donné comme objectif de faire le tour du monde sans aucun moyen d’autoriser en passant toujours à moins de 20, 30 kilomètres et deux ans. Mais forcément, on ne peut qu’être inspiré et touché profondément par le contenu de l’aventure. Il s’est engagé de manière structurée avec des financements, un projet qui était planifié. Il y a quand même des phases de ce parcours-là qui sont autant certaines phases que je ne me sens capable. La partie vélo, la plupart des vélos que je peux faire. La partie navigation, il s’est engagé tout seul avec son voilier sur les transats. J’ai fait les transats mais sans être tout seul. Et puis la partie Amazonie qui est passionnante où il raconte deux ou trois mois tout seul, sans voir personne, à traverser des bouts de jungle, à la machette. C’est un sacré bonhomme.

Katia : Si tu étais un dicton ?

Alain : Un dicton ? Écoute, je reviens sur tout à l’heure. Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt. Franchement, ça me correspond très bien. Il était bien trouvé celui-là. Il était très bien.

Katia : Si tu étais un film ?

Alain : Capitaine Fantastique.

Katia : Ah oui, j’adore.

Alain : Tu connais ?

Katia : Oui.

Alain : Ceux qui ne l’ont pas encore vu, qui sont un petit peu… C’est l’histoire de cet homme qui vit dans une forêt avec ses six enfants, je crois, et qui, suite au décès de sa femme, d’un cancer, est confronté à… Il est fini de choisir entre une question internationale qu’il donne à la nature et puis ce que la société attire ses enfants. Vraiment plus consumériste et un peu plus social mais moins réel. Ça me touche forcément. Ça me touche forcément. Je suis père de famille, j’ai trois enfants et cette partie Capitaine Fantastique m’avait… J’ai pleuré. J’ai pleuré devant ce film et je le reverrai avec plaisir. À voir.

Alain : Arsène Lupin. Arsène Lupin, un petit peu un mec gentil, un petit peu borderline qui, voilà, qui a un bon fond mais qui ne respecte pas tout, voilà, qui est un petit peu en bordure de la société mais qui n’est pas un méchant.

Katia : Ok. Merci Alain pour ta participation.

Alain : Merci Katia pour ce moment.

Katia : Et merci beaucoup pour votre écoute. J’espère que le parcours d’Alain Cayeux vous aura inspiré. N’hésitez pas à le contacter directement sur ces réseaux. Vous trouverez tous les liens dans la description de cet épisode. À bientôt.

Alain : À bientôt Katia. Merci.

Retranscription effectuée à l’aide d’AutoScript.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • Téléphone : 07.88.45.96.84
  • Mail : contact@redac-silve.com

© 2024 WebPhoto by Zou et AGBVConsult